2006 - Pèlerinage sacré, jour 3, les monts du Forez.

Lundi 4 Septembre 2006.

Les bruits du matin me semblent feutrés, j’entrouvre un œil en même temps que la fermeture éclair de ma tente. C’est bien ça, de la ouate tout autour de nous. Un épais brouillard formé par la proximité du lac nous a enveloppés, il est 7 heures environ.

J’interroge Alain sur la réussite de son sommeil : Non, pas dormi de la nuit à cause d’une route à grande vitesse que nous n’avions pas décelée la veille et qui apportait des bruits de camions amplifiés par un petit vent porteur.

Moi je n’ai pas été trop gêné mais Alain prétend que cela va nuire à ses performances.

Le moral revient en même temps que le soleil qui nous chasse la brume, notre protocole du petit déjeuner copieux se met en place. Une phrase d’humour qu’il avait retenu un de ces jours, revient en permanence dans les propos d’Alain « Monsieur, permettez-moi de vous dire qu’il est de notoriété publique que vous êtes un rustre !! ». Aucune raison vraiment de citer cette phrase mais juste le plaisir de rire de nos bêtises.

Le relief du parcours décide que c’est Alain qui partira ce matin du château à la châtelaine d’hier soir. Il ne veut pas se faire enfermer dans les geôles, éventuellement dans les caves, mais si la châtelaine le retient il va louper son départ, alors, il se place un peu plus loin discrètement à la sortie du pays.

Le chausse-pied, les chaussures, le PQ, le téléphone portable, la carte, l’eau, le compteur, une vraie procédure de pilote d’avion. C’est parti !

De mon côté je conduis la voiture, les guitounes sont trempées et en vrac bien sûr, on les fera sécher plus tard au bord de la route.

Je joue le directeur sportif, le bras à la portière en scandant : « allez roule, roule ! ». Pas de réaction, il doit se réserver, ou plutôt avoir envie que je le laisse.

Il m’avoue quand même qu’il passe peut-être plus de temps à se préparer que sur le vélo et puis il a l’estomac qui gargouille. Se doit être les deux champignons qui étaient vers l’entrée de sa tente, qui l’ont intoxiqué !!

Je m’en vais reconnaître le parcours pour découvrir ce qui l’attend, bientôt la première côte de la journée. Je le préviens, ça va être dur, il me passe le relais pour « en garder sous la semelle », c’est raisonnable. La matinée se passe sous les nuages mais il ne pleut pas, il fait même doux et aucune circulation sur ces petites routes du centre de la France que nous avions sélectionnées dès le mois de janvier. Mon seul problème de la matinée est la rencontre d’un troupeau de vaches qui encombre la route. Je m’amuse à observer leur comportement aux ordres de la gardienne et des chiens très concentrés sur leur mission. Les réactions sont instantanées, c’est drôle, les vaches me paraissent téléguidées, moi aussi je joue sur un écran vidéo ! Ma pellicule photo est terminée et c’est l’heure de la pause casse-croûte. Comme convenu nous sélectionnons toujours un coin sympa, loin de toute civilisation si possible.

Aujourd’hui, petit étang avec canards sauvages qui partagent l'endroit avec nous.

Alain se sent bien requinqué, pour démarrer cet après-midi et me placer aux pieds des premiers cols des monts du Forez. Puis c'est à moi, dans la traversée de Mayet-en-Montagne, je crève en une fraction de seconde, ma roue-arrière est venue s’empaler sur une lame de cutter qui reste plantée dans le pneu. Nous avions les rechanges nécessaires et je repars pendant qu’Alain profite de la proximité du village pour racheter une nouvelle panoplie de secours à ce genre de pépin.

Le ciel se dégage et nous sommes dans une belle journée de début d’automne. Alain m’avoue quand même avoir eu de la difficulté aujourd’hui, je le rassure, c’est le 3ème jour, et tous les grands champions ont du mal le 3ème jour. Même les grands champions ont un jour « sans ». Ceux qui n’en n’ont pas, sont des « sans-grades », on rigole. Il s’est refait le moral et roule dans une petite vallée sympa le long d’un torrent avant de me laisser finir la journée dans un col plein de mousse et de forêts.

Arrêt sur le parcours à Chabreloche, camping en terrasse à Noirétable vers des chevaux. C’est le meilleur camping depuis le début et le moins cher ! Ha ! budget quand tu nous tiens. Au menu, canard confit, pâtes (encore !), Saint Nectaire, poires, et bien sûr nous partageons le pain et le vin, comme deux bons moines sur les chemins de Saint Jacques.

Aujourd’hui notre bilan est 108 kilomètres

crevaison au rasoir

crevaison au rasoir

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