2022, Histoire de potes

 

Nous voilà les amis.

Dans quelques semaines vous pourrez suivre la suite de nos aventures à grands coups de pédales.

Cette fois, le trio Jean marie, Daniel, Denis a été reconstitué avec grand bonheur.

Souvenez vous, notre ligne de départ pour la reprise de nos aventures est prévue dans la plus haute commune d' Ardèche, La champ-Raphaël.

Que va t'il nous arriver ?

Je suis déjà prêt à beaucoup d'éventualités. Ces préparatifs m'ont rappelé quelques situations de la même trempe que nous avons traversées avec mon grand pote Alain par le passé.

Il a quitté notre monde voilà quelques semaines, mais il est toujours sur mon porte-bagage. Je ne résiste pas à vous raconter une de nos histoires. J'ai l' impression de la vivre encore en vous écrivant ces lignes.

Venez avec moi, si lui a aussi le temps de me lire, maintenant là-haut, il saura que je ne l' ai pas oublié.

 

Ainsi donc, voici la chose. Celle-ci date d'il y a une bonne vingtaine d'années.

Nous filions allègrement vers la soixantaine (d'âge mûr donc), et, dans un sursaut d'attitude positive voilà qu' il nous prend de participer à ce qui fut la dernière cyclo-sportive digne de ce nom de notre vie: "Le roc d' Azur" à Fréjus, qui avait ouvert, cette année là, des circuits destinés aux vélos de route.

Notre entraînement pour cet évènement était resté très modeste puisque nous avions opté pour le plus petit parcours 60 kilomètres. 

La date approchant, le copain, pour y faire bonne figure, finit par investir dans une paire de pédales magiques avec les chaussures qui vont bien, les cales de sécurité, et tout et tout. Bien sûr, ça c'était dans la semaine précédant le top départ puisque la pression atteignait son paroxysme !!

«Je prendrai quand même mes vieilles chaussures, les anciennes pédales et les cale-pieds si ça va pas !!» (sic) 

A ce stade on aurait pu douter de notre niveau de préparation mais pas nous !!

Donc, direction Fréjus, sélection savante d'un camping discret chez un viticulteur du coin, mettant à disposition un frigo, signe évident du gars qui tente le client connaisseur. Déjà la promesse de rosés frappés à la température idéale. 

Quelques essais, vite fait, du clipsage déclipsage des nouvelles pédales dans les allées du camping. C'était bon !!

Retrait des dossards en passant par Saint-tropez. Les derniers dossards de notre vie !!

Le lendemain matin, ligne de départ. Nous, fébrilement noyés au coeur du peloton, au milieu de jeunes loups aux dents longues, aux jambes rasées et aux regards fonceurs, nous n' avons pas fait le poids !!

Au premier kilomètre, tout le monde nous avait déjà enrhumés. 

Je me retourne.

Alain, mouline un petit braquet dans la large avenue censée nous sortir de Fréjus. 

La voiture balai, l'ambulance et les derniers motards de l'organisation l'entouraient avec un gros point d'interrogation ? Qui c' est celui là ???

Bien sûr, toutes les rues adjacentes étaient bloquées, avec grand concert de klaxons impatients pour couronner le tout.

Bon !! nous sortons enfin de l'agglomération. 

La première rampe, un faux-plat, se profile à l'horizon, des odeurs d'embrayages surchauffés se dispersent. 

Mon pédaleur Alain fulmine de se sentir épié, visé, entouré, surveillé. 
Je sens qu'il va se passer quelque chose !! J'imagine la soupape de la cocotte qui tourne à fond dans sa tête !!

Un motard, hardi, s'approche, je le vois se poser tout un tas de questions. Il se jette à l'eau,

- Vous pouvez aller un peu plus vite ?

La réponse fuse :

- C'est facile en moto !!!!!!  (sic)

Nous étions proches de l'abandon !! Premier lacet. On s'arrête.

Le motard :

- Qu' est ce que vous faites ?

- Je change de pédales !!

Le motard :

- Vous abandonnez ?

- Oui, prenez-le vot' dossard !!! Foutez moi la paix ! (re-sic)

La voiture balai, l'ambulance, les motos, enfin tous libérés lâchent les chevaux et leurs boites de vitesses.

Nous voilà, peinards, avec les petits oiseaux et la clé plate de 15 à remonter les anciennes pédales, vous savez, celles qui vont bien avec les courroies en cuir. Et les chaussures (!) à la bonne dimension, formatées longuement à toutes les températures.
 
Un vrai bonheur ! Même que, de retrouver l’odeur, les cigales applaudissaient.

Nous avons mis la journée pour découvrir le parcours, évidemment plus personne aux abords de l'arrivée.

 

 

Je ne me souviens plus, mais le menu du soir était certainement très bien. En tout cas le rosé était remarquable de fraîcheur et la demi-bouteille cadeau du patron d'un fruité exceptionnel.


Bizarre. Le clair de lune nous a transportés tout légers, comme par magie, sur sa mer de la tranquillité.

INOUBLIABLE !!!


En attendant le récit de l’épisode 2022, c’était un petit souvenir d'évasion de notre monde de brutes, avec Alain, qui, depuis, a joué la fille de l’air. 

 

Denis Champeau

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