2019-ALLONS Z’ENFANTS DE LA FRATRIE, Episode 5, DE LA COLOMBIERE AU GERBIER, Suite

Nos articles sont trop volumineux et pour que l'affichage ne soit pas trop long, j'ai coupé notre semaine en deux articles.

Voici la suite qui commence par le jeudi 22 septembre, cette fois ci complet.

En prime, cette seconde partie contient une nouvelle morale de l'épisode.

Les premières lueurs de l’aube passées, j’entends depuis ma terrasse, Jean Marie et Daniel qui gigotent dans le mobile-home pour préparer le café. Je m’autorise quelques minutes supplémentaires de bulle en me prélassant dans la douceur de mon sac à rêver.

Aux environs de 5 heures, j’ai espionné les bruits de la nature lorsqu’elle se réveille.

Je me régale à écouter les bruissements des feuilles, les oiseaux affairés jouant leur partition dans la nouvelle journée qui commence.

En général leur manège dure à peu près une heure. . . puis je me rendors quelquefois.

Aujourd’hui c’est le cas !

Quand j’émerge, je retrouve mes deux coéquipiers qui sont enchantés de leur nuit chacun dans sa chambre indépendante.

Le ciel sans nuage provoque déjà les premières démangeaisons de pédalage.

D’accord pour briefing à 9 heures. Mon planning pour la journée est prêt dans ma tête. Il ne reste plus qu’à traduire tout ça sur les cartes.

 

Les choses se sont accélérées.

Les gars enfourchent leurs vélos à. . . 8 heures 57. . .

. . . enfin, pas tout à fait, quelques réglages et vérifications diverses et les voilà partis pour retrouver ce soir la vallée du Rhône.

 

 

Je m’organise pour le rangement dans la voiture et le balayage réglementaire pour la remise des clés à Carole qui se pointe comme prévu avec sa voiturette de golf.

Elle avait flairé notre envie de tranquillité en nous affectant à un endroit en bordure des champs.

Elle me questionne sur notre plan du jour, et vu comme ça, on dirait qu’elle voudrait participer à sa manière, à notre transhumance. Elle se propose de nous trouver l’étape du soir.

J’estime que nous serons du côté de La Voulte-sur-Rhône. Elle cherche sur son smartphone et téléphone elle même. Elle nous pistonne en nous présentant comme un trio qu’il faut absolument recevoir. Les portes de la célébrité s’ouvriraient-elles grand devant nous ?

C’est OK, ce sera dans un camping à Saint-Lager-Pressac, en Ardèche.

Merci encore au Lac du Marandan à Saint Romans.

 

Sur la route pour retrouver les copains, j’en profite pour peaufiner un peu notre intendance.

A la carte de notre auberge perso, ce midi ce sera, taboulé, carottes râpées, fromage de tête persillé et une belle tranche d’une bonne grosse miche de pain de campagne rustique.

Je n’oublie pas le pain aux raisins pour la pause quand je vais les retrouver sur le parcours (en principe).


Nous circulons, les gars à vélo, moi en voiture, sur de superbes routes ensoleillées au milieu des champs de noyers avec, en arrière plan, le massif du Vercors.

A l’école on a dû essayer de me l’apprendre, mais j’ai oublié, c’est une région de nuciculture, l’AOP la Noix de Grenoble[21]

La noix de Grenoble
La noix de Grenoble
La noix de Grenoble
La noix de Grenoble
La noix de Grenoble

La noix de Grenoble

Pendant que j’avance pour pouvoir les retrouver sur la route, j’aperçois mes deux lascars là-bas, de l’autre côté de l’Isère, Daniel en jaune fluo, deux ou trois cent mètres devant Jean Marie en rouge cerise.

 

 

Pause syndicale.

Les commentaires vont bon train toujours sur le même sujet, les erreurs de parcours, le fléchage. . .ça continue !

La consigne tombe : direction Hostun !

 

Les gars passent le pont de l’Isère à Saint-Hilaire-du-Rosier mais au lieu de prendre à droite vers Hostun (because pas de panneau !), ils enquillent la descente à gauche vers le centre ville de Saint-Nazaire-en-Royans.

En bas, paumés, ils demandent leur route à un papy vélo de course arrêté sur le trottoir qui n’en sait pas plus. Il vient lui-même de demander son chemin à la serveuse du bar qui commence à dresser les tables sur sa terrasse. Jean Marie la dérange à nouveau pour lui demander sa direction.

Elle lui annonce doctement :

- Hostun ? c’est en haut !

- Mais on en vient !

- Ouais mais faut continuer après le pont.

Damned ! il leur faut remonter la côte dans le flot des voitures et des camions pour retrouver leur route direction Hostun (bien sûr, une fois sur la bonne route, là, il y a un panneau marqué Hostun!).

 

Heureusement, ils se consolent avec le beau temps et le décor magnifique.

 

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Nous nous étions mis d’accord au sujet du coin casse-croûte de midi et je leur avait proposé de venir à vélo au devant d’eux, une fois repérée notre terrasse du jour.

Super, je trouve sur la route de Beauregard-Baret, ce que je pense être un des plus beau coin que nous ayons eu pour le midi.

Dans le haut d’une colline avec, d’un côté la vue sur la vallée de l’Isère et de l’autre la vallée du Rhône.

Au loin les Alpes ou les monts d’Ardèche au choix !

Après l’installation je redescends quelques kilomètres à la rencontre des gars et nous passons ensemble le 45e parallèle[22].

Une inscription peinte sur la route et un poteau marquent l’endroit.

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Je leur fais découvrir notre restaurant en plein air avec vue(s) imprenable(s).

Dans le champs d’à côté, un âne, curieux, viens voir de quoi il retourne.

Là où nous sommes, haut perchés entre deux collines, sous le soleil de midi, nous avons droit au petit vent frais qui passe d’une vallée à l’autre.

Il y a même la clim. !

 

 

J’entame mon pédalage de l’après midi vers 14 heures, avec le vent dans le dos.

Au loin, sur la ligne d’horizon le Mont Mézenc. Nos amis ardéchois Yannick et Régine devaient nous attendre là haut.

Il était même question de rouler avec nous sur une partie de l’étape mais le programme a été chamboulé au dernier moment. Ce n’est que partie remise.

En revanche, ils nous laisseront leur maison à disposition. Super, on verra ça demain.

Pour l’instant mes petites routes on un petit goût de Provence.

 

Je suis dans la Drôme. Il y a des vignes, quelques champs de lavande mais aussi un renard tué sur la route. J’ai toujours un pincement au coeur quand je trouve des animaux écrasés par des voitures. Eux qui ont vécu libres, leur existence en harmonie avec la nature s’est arrêtée là, les voilà au paradis des écureuils et des hérissons.

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Quand on voyage dans notre beau pays, il y a des régions qui inspirent les peintres par leur lumière et les couleurs changeantes tout au long de la journée. La Drôme en fait partie.

 

Je traverse un village où un artiste expose ses pastels.

Daniel et moi avions un prof de dessin qui était très doué dans ce style. Je pense à lui. C’est lui, d’ailleurs, qui a favorisé l’orientation de Daniel vers un métier artistique. Décors publicitaires, affiches de cinéma, expositions . . .

. . . et maintenant, à l’âge où l’on passe le témoin aux plus jeunes, il pédale sur son vélo électrifié dans nos escapades de Boys Scouts.

De temps en temps, il réalise encore quelques créations, bénévolement.

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer quelques unes des œuvres de Daniel, là[23].

 

Pour ceux d’entre vous qui ont parcouru mes premiers récits, vous reconnaîtrez Bambou, ma chienne, héroïne de mon escapade de 2001 dans les Pyrénées avec mon pote Alain.

Pour faire encore plus joli dans le décor, quelques papillons dansent autour de moi.

Je m’arrête aussi pour regarder l’entraînement d’un cavalier au saut à cheval. Il me semble débutant, sa monitrice l’encourage avec patience et m’autorise à les photographier.

Un petit coucou si elle lit ces lignes.

 

Encore une belle tranche de souvenirs.

Daniel et Jean Marie m’appellent. Ils sont arrivés :

- On est au mobile-home N°6 Flora. Il a des volets rose, d’ailleurs tout est rose dans le camping.

Suivent les renseignements idoines :

- Ne va pas dans le haut du village, descend, traverse la grande route et prend la petite route juste en face. Ne cherche pas un panneau indiquant le camping, il n’y en a qu’un et de là d’où tu viens tu ne vois que l’arrière. La patronne du camping nous dit qu’elle en a mis plusieurs mais que la DDE les enlève régulièrement.

J’avance quand même malgré mes divagations.

Je me rapproche de la vallée du Rhône donc des agglomérations et leurs indications très aléatoires.

Bien sûr je repars à la pêche aux infos.

Merci à Christine et sa chienne Jaïka dans le village d’Ambonil. Merci aussi à Armand et sa maman Rachel de retour de l’école dans les faubourgs de Livron-sur-Drôme.

J’y suis quand même arrivé !

Mais j’ai pensé à vous du côté de La Voulte.

Il y a une de ces panades avec les panneaux dans la région ! La fin de la journée a été épique !

Surtout à 6 heures du soir.

Les indications sont tellement absentes (donc nulles) que j’ai dû traverser un champ à pied pour rejoindre la piste cyclable «la voie douce de la Payre». Vous avez bien lu, j’ai traversé un champ à pied, impossible de trouver un accès à la piste.

 

C’est dur de trouver la voie douce.

 

Une fois sur le bon chemin, pour rejoindre le camping, c’est devenu un bonheur de tranquillité. La piste emprunte le tracé d’une ancienne voie ferrée. On sent déjà des parfums de l’Ardèche.

L’ancienne gare de Saint-Lager-Pressac est encore là. Je suis arrivé. Mais, vous avez compris, pas de panneau indicateur du camping et personne à l’horizon.

Si ! Deux copines, petites foulées, balade du soir et papotages. Super, elles connaissent.

Merci les jeunes Chléa et Alicia.

 

Me voilà enfin vers 19 heures, les gars m’attendent frais et dispos avec l’apéro, les toasts et les commentaires.

 

Les gars se sont fait plaisir en faisant du tourisme cet après midi.

 

Ils ont arpenté le centre ville de Chabeuil[24] plein de surprises avec sa mairie, drôle de petit palais de style néo-gothique troubadour surmonté d'un campanile, la porte fortifiée, les ruelles moyenâgeuses, l’église St Jean Baptiste perchée en haut d’un escalier en forme tunnel et quelques façades en trompe-l’oeil.

Chabeuil
Chabeuil
Chabeuil
Chabeuil
Chabeuil

Chabeuil

l’église St Jean Baptiste
l’église St Jean Baptiste
l’église St Jean Baptiste
l’église St Jean Baptiste
l’église St Jean Baptiste

l’église St Jean Baptiste

Crest
Crest

A Crest, au milieu des embouteillages, ils ont pris en vitesse une photo la tour de Crest, donjon médiéval classé, avant de se sauver à toutes jambes (façon de parler).

A grand peine, ils avaient pu trouver une place de parking(payant) qu’ils ont libéré en la refilant avec des airs de marché noir, à une conductrice qui tournait vainement à la recherche d’un emplacement.

 

Question engorgement de la circulation urbaine Crest a tout d’une grande !

Le sujet étant clos, on appelle les familles pendant la préparation du menu du jour : purée saucisses.

La journée se termine avec les desserts et la traditionnelle belote, je prendrai ma douche plus tard.

Je rédige le journal de bord.

 

Coucher 23h30 dans ma guitoune placée sur la terrasse comme hier soir.

 

Total vélo du jour : 97 kilomètres.

 

 

PS : Il est 2 heures du matin. C’est la pleine lune. Je ne peux pas dormir. Alors je viens écrire ces quelques lignes dans le mobile-home sans faire de bruit.

Je repense aux indications fantaisistes de la fin d’après midi. L’équipe des flècheurs entre Livron, La Voulte et Le Pouzin est à mon avis très proche de l’incompétence. Je n’ai jamais vu ça !

C’est dommage, les pistes en enrobé de goudron existent mais c’est un vrai cirque pour y accéder.

Il y avait des cyclistes dans tous les sens qui râlaient. Les appels au secours se tournent vers les quidams locaux qui nous orientent gentiment au mieux, mais tous ne sont pas cyclistes.

On s’est même retrouvés, les vélos au beau milieu d’une partie de pétanque !

Ces gens n’ont jamais suivi leurs propres pancartes à vélo.

C’est peut être ce qui fait le charme de notre folklore français mais vu de loin alors !

Comme d’hab, chez nous, les panneaux sont placés pour ceux qui connaissent la route.

Alors quand enfin on arrive à bon port on peut comprendre qu’il faille un moment pour se calmer et retrouver le sourire. Un second apéro par exemple.

C’était la séquence critique de mes insomnies.

J’entends Jean Marie et Daniel qui ronflent dans leurs chambres.

Je retourne me coucher discrètement dans ma tente sur la terrasse.

La vie est belle quand même !

2 heures 30.

 

Un trompe-l'oeil à Chabeuil
Un trompe-l'oeil à Chabeuil

 

Ce vendredi 13 commence par des coups de chance.

Premièrement, il fait beau, très beau même. Pas un nuage, pas de vent.

Deuxièmement c’est une bande de pic-verts qui m’a réveillé.

J’aime bien leurs appels caractéristiques, leurs vols sinueux quand je les débusque sur mes petites routes perdues. Ils sont amusants avec leur casquette rouge et un tam-tam emprunté à leurs cousins pic-épeiches.

Elle est quand même pas mal notre nature. Pourvu qu’elle dure encore longtemps.

 

Hier soir nous avons appelé mon grand copain Alain qui a usé avec moi beaucoup de pneus dans nos aventures cyclo-campeuses. Depuis quelques années il traverse le monde des mal-voyants mais il reste toujours en liaison avec nous pour vivre nos coups de pédales par procuration. Il est pour quelques semaines en Bretagne avec ses frères et il nous a envoyé des embruns d’amitié.

 

Notre camaraderie est installée sur mon porte bagage.

 

Devenu par la force des choses le parrain de nos parcours, il nous prescrit avec beaucoup d’humour ses consignes de «vieux coach». Inévitablement, les conversations téléphoniques sont toujours ponctuées de fou-rires pendant nos comptes rendus.

 

Vivent les copains !

La Voulte fin de la voie
Par ici ? Par là ? à gauche ou à droite ?

 

Mes observations d’hier sur le fléchage des parcours étaient tellement hallucinantes que je tiens à retourner aux endroits cruciaux pour les montrer à Daniel et Jean Marie.

La piste, plutôt bien agencée, se termine soudainement sans aucune indication.

Un panneau oriente les cyclistes vers. . .

. . .rien !

 

C’est un peu du masochisme !

 

Alors, après l’organisation habituelle, petit dèj et rangement, nous repartons en voiture vers l’endroit où j’avais quitté le parcours. Jean Marie et Daniel découvrent le casse tête des fameux panneaux.

 

Grosse rigolade sur place quand on imagine les grosses têtes, planificateurs de tracé en pleine réunion d’un comité Théodule se terminant par un truc du genre:

 

- Bon bin là on est au bout du budget, mettez les panneaux, la suite de la voie ça sera pour les prochains crédits !.

 

On imagine le stagiaire qui dit :

- Ouais mais y font comment les vélos pour retrouver la piste cyclable suivante ?

Et le chef qui répond :

- Vous là, compliquez pas les choses !

 

Bon vite on se sauve ! Ça fait mal quand même.

Vendredi 13, troisième coup de chance. Nous allons nous régaler sur une piste cyclable toute la journée dans la remontée de la vallée de l’Eyrieux pour retrouver les montagnes de l’Ardèche de Yannick et Régine (quand on l’aura trouvée).

Depuis La Voulte sur Rhône, la région s’est équipée pour le tourisme à vélo en réhabilitant une ancienne voie ferrée désaffectée, «La Dolce Via[25]».

Bien sûr, conformément à la technique, bien connue maintenant, de nos panneauteurs nationaux, nous ne trouvons pas les pancartes fléchant la voie verte. Elles sont habilement dissimulées.

Un habitant, à qui nous demandons où se trouve le début de la Dolce Via, nous tuyaute d’une indication imparable, façon Système «D» :

- Pour la Dolce Via suivez les panneaux déchetterie.

Bingo!


Voilà le début de la piste. Bien sûr pas de parking. C’est bien connu, les gens qui viennent pour emprunter la voie verte à vélo, viennent à pied. M’enfin !

Pour garer la voiture nous trouvons un emplacement qui ne devrait pas trop gêner, à côté de la déchetterie, afin de préparer nos montures.

J’ai prévu de partir en vélo avec les gars, puis je reviendrai chercher la voiture pour les rejoindre au moment du casse croûte. Vous connaissez le système, maintenant.

Une fois sur la piste nous constatons que c’est très bien fait. La voie surfacée d’un matériau couleur coquille d’oeuf est bordée de panneaux métalliques couleur rouille dont certains sont découpés laissant apparaître des silhouettes de feuillage ou d’animaux.

C’est le grand luxe, on pourrait manger par terre !

Jean Marie dit : «ça sent les crédits Européens ça !»

Daniel et Jean Marie emploient même l’expression «bouquet final» de la semaine. . .

Hé oui, c’est notre dernier jour de vélo pour 2019.

La suite du parcours nous montrera que la qualité des aménagements est très variable selon les endroits, probablement fonction des budgets alloués à la portion de l’ouvrage.

 

Devant l’ancienne gare de Saint-Laurent-du-Pape, nous faisons la conversation avec un couple de retraités dans nos âges, Danielle et Hubert.

Ils nous demandent où commence le début de la voie car ils n’ont trouvé que ce petit parking à proximité de la voie verte. C’est finalement plus pratique ici, mais nous partageons quand même notre scoop du jour:

Suivez la déchetterie!

 

Avant de repartir ils nous figent dans une photo symbolique devant l’ancienne gare.

Nostalgie quand tu nous tiens!

Je vais retourner sur mes pas, Daniel et Jean Marie vont continuer et savourer ce petit chemin d’Ardèche jadis sillonné par les trains à vapeur.

Les gars poursuivent leur route sur la voie dont la qualité du revêtement variera étrangement pour passer d’un sol luxueux (c’en est presque indécent) à un chemin goudronné ou même vaguement gravillonné.

Au chapitre pancartes c’est toujours d’une discrétion exemplaire. Aux croisements avec des routes, on repère la section suivante par la présence au loin d’un panneau métallique de la fameuse couleur rouille.

2019-ALLONS Z’ENFANTS DE LA FRATRIE, Episode 5, DE LA COLOMBIERE AU GERBIER,  Suite
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En revanche, bon point, toutes les sections dont le bas côté peut présenter un danger sont protégées par une rambarde de cette même couleur rouille.

 

Les vestiges des anciennes activités sont toujours là. Les anciennes gares, d’anciennes usines qu’on reconnaît à leur grande cheminée.

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Côté décor, c’est somptueux. Toujours en surplomb de l’Eyrieux et de ses méandres accidentés, la voie offre une vue magnifique. Sous le soleil ardent, les appareils photos crépitent. Avec la chaleur, quelques tunnels bien sombres offrent un peu de fraîcheur même si dans le noir il faut y aller au radar.

 

 

A certains endroits, des panneaux explicatifs présentent la particularité du lieu, souvent en lien avec les caprices de la rivière.

Ce sera le cas dans la région de Saint-Fortunat où l’on peut encore voir les ruines d’une pile de pont : « le pont romain[26] » . . . .

 


. . . . et plus loin les pylônes d’une passerelle[27].

Pour midi j’ai trouvé un coin à l’ombre d’un emplacement aménagé à Saint-Sauveur-de-Montagut.

J’ai acheté les derniers fruits de l’été à un producteur du coin. On va se régaler avec ma corbeille de vitamines.

Malheureusement en contrebas, la rivière Eyrieux est presque à sec.

Cette année il y a eu encore une sérieuse période de canicule. C’est dramatique pour ceux qui vivent en grande partie de la terre. Les poissons n’ont plus beaucoup d’oxygène. Les animaux n’ont plus d’herbe verte.

 

Courage à tous, l’automne arrive..

Pour savourer le plus possible leur « bouquet final » mes deux pédaleurs souhaitent monter tout l’après midi jusqu’à l’arrivée.

Impeccable ! Du coup, moi je vais en profiter pour récupérer les clés de la maison de Yannick et Régine chez leur voisin puisque c‘est là notre camp de base du soir.

Je veux prendre une photo de leur départ, mais ils filent, ils filent et je ne peux que les cadrer dans un petit coin de l’image.

Ils vont égrener un chapelet de panoramas inoubliables et m’en ramener quelques belles prises de vues.

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Tout se passe comme prévu. Je vais même avoir le plaisir de pédaler avec Jean Marie et Daniel sur les derniers kilomètres en venant à leur rencontre.

 

Quand je les retrouve à hauteur de Crezenoux nous passons devant le pont métallique désaffecté de "la Roche qui tinte"[28].


La voie contourne le pont qui n’est plus emprunté, probablement pour des raisons de sécurité. Les poutres disjointes au sol n’augurent rien de bon.

 

C’est dommage qu’il ne soit pas réhabilité car il a de l’allure et ce serait sympa d’y passer en vélo en faisant résonner les planches.

 

 

tunnel du Riotord
Vous le voyez tout là-haut le château ?

 

Pas très loin, juste avant de s’engouffrer dans le tunnel de Riotord, on distingue les vestiges du château de Rochebonne[29] perché sur son éperon rocheux.

Les derniers clichés à l’ombre
Les derniers clichés à l’ombre
Les derniers clichés à l’ombre
Les derniers clichés à l’ombre

Les derniers clichés à l’ombre

Nous terminerons notre périple de l’année à Saint martin de Valamas à deux pas d’Arcens notre lieu de villégiature du jour.

 

Le Mont Gerbier de Jonc, (pas des joncs), source de La Loire est tout proche.

Encore un truc qu’on a dû essayer de m’enseigner un jour. Chez moi, la géographie, ça rentre mieux par les pédales que par les oreilles.

 

Pour l’instant j’appelle nos hôtes pour ouvrir la maison.

 

- Allo ! Yannick et Régine ?

. . .

- On y est, merci. Bon alors pour ouvrir l’électricité ?. . . OK, Pour l’eau ?. . . OK, pour le gaz ?. . . OK

. . .

- Les volets ?, les chambres ? OK, on se débrouille.

 

Il fait un temps superbe. . .

. . . donc Denis, ce soir, il plantera sa guitoune dehors.

A moi les étoiles, les chouettes, le brame des cerfs !!

 

Mais d’abord c’est le dîner à l’extérieur. A la lumière d’une bougie, un grand plat de cassoulet de canard que Mamie Simone nous avait réservé trône au beau milieu de la table. La semaine avait commencé par un petit pèlerinage et elle se termine aussi par petite pensée pour mamie qui ne commentera plus nos récits.

 

Finalement nous faisons un vrai réveillon à la santé de nos propriétaires en croisant les doigts pour qu’ils soient présents, ici, l’an prochain sur notre future ligne de départ.

 

Belote, Denis encore en déconfiture !

Ce n’était pas une semaine favorable pour moi dans le tirage des cartes.

Je suis meilleur en cartes Michelin !

 

Coucher 22h 30 . . .

. . . mais c’est dur de s’endormir, les images souvenirs de la semaine, les messages, les appels, les rappels, les déboires, de l’amitié, de la fraternité, de la complicité avec nos familles.

Plein de ces bouts d’existence que nous avons la CHANCE de vivre.

Profitons-en tant que nos jambes tournent encore.

 

Total vélo du jour : 62 kilomètres.

 

On remballe !

Lever 7 heures 15.

J’ai eu quelques moments d’insomnie. Dus au réveillon d’hier soir ?

J’ai regardé les étoiles dans l’immensité du ciel.

J’ai peut être prié je ne sais quel dieu pour avoir la chance de vivre tout ça mais je suis certain que ce spectacle éveille quelque chose en chacun de nous.

 

Le jour s’est levé, et nous aussi.

Je sors de ma guitoune posée sur la terrasse empierrée. Des pierres. Des pierres à droite. Des pierres à gauche. Je suis entouré de pierres. Toutes les constructions ici, faites de pierres du pays, sont accrochées à flan de colline pour mieux se fondre dans le décor.

Détails des maisons d’Ardèche
Détails des maisons d’Ardèche
Détails des maisons d’Ardèche
Détails des maisons d’Ardèche
Détails des maisons d’Ardèche
Détails des maisons d’Ardèche

Détails des maisons d’Ardèche

Avec plaisir et avec un bon bagage de souvenirs, nous avons repris le chemin du retour à la vie courante en même temps que l’autoroute.

A l’arrêt du midi nous en avons profité pour terminer les victuailles restantes. Une bonne excuse pour ne pas être chiche sur la dose.

 

Assis à l’arrière de la voiture mon esprit vagabonde. Je revois des images de notre semaine mais aussi je pense à nos familles, à nos amis, et finalement aux séquences de nos vies.

Je pense à nos parents, pépé Guy, mamie Simone et la frangine Josette, maintenant disparus, mais toujours présents dans nos têtes.

 

Je me souviens qu’ils étaient heureux de notre fraternité. Déjà tout gamins nous avions des jeux en commun dans le jardin, dans la rue avec les copains du quartier, dans le petit bois voisin avec Tarzan et Davy Crockett. En vacances à peine débarqués de la vieille Peugeot 201, quasiment neuve à l’époque et dont on se souvient encore de l’immatriculation, notre tandem jouait nos deux chances dans les jeux de plages organisés par quelque fabricant de biscuit chocolaté. Coiffés de képis en papiers, les courses en sac ou autres réjouissances nous voyaient jouer « la gagne ».

Et quand une récompense tombait dans notre escarcelle (comme à tous les concurrents d’ailleurs), nous revenions au camping en bombant le torse, ajouter notre trophée au trésor familial[30].

 

C’était l’époque où on se prenait pour des coureurs du Tour de France, où nous partions jouer au foot sur la place derrière l’église au lieu d’aller à la messe. Notre génie du football explosait ainsi dans un nuage de poussière qu’avait pour nous le parfum de la coupe du monde 1958. De notre point de vue, Kopa, Fontaine, Piantoni, méritaient tout autant leurs places sur l’autel.

Le fumant sillage de nos semelles marquait le sol de graviers de la place ceinturée de tilleuls. Nous revenions à la maison nos chaussettes retournées pour qu’elles paraissent propres.

 

 

Après avoir séché nos sueurs, les parents étaient satisfaits de nous retrouver contents de notre matinée et pas trop amochés. Nos matchs étaient sûrement remplis d’exploits, car personne ne contestera que la pratique du foot sur une place caillouteuse nécessite une technique personnelle très au point un peu risquée pour les genoux. Ce fut de belles années pour nous et fructueuses pour le Mercurochrome et les sparadraps.

A propos de genoux, déjà, tout petit, leur proéminence, telle qu’on la devine sur les photos d’époque, semblait trahir une certaine vulnérabilité. Faiblesse certaine, puisqu’ils ont fini par lâcher vers la soixantaine.

 

Heureusement, le vélo, dont j’ai toujours été foldingue, à remis tout ça en place.

 

Et, plus tard, j’ai continué à vivre nos souvenirs de gamins avec Jean Marie. Nous avons ressorti nos vélos (d’autres vélos quand même) et maintenant nous vous faisons vivre nos aventures.

 

Ainsi vous êtes tous un peu avec nous dans notre pédalage.

 

Je suspends momentanément mes rêveries car mon chauffeur et son copilote me ramènent à la réalité en m’extorquant un vote à l’unanimité en faveur de la pause de 4 heures, vous savez les pains au raisins, sur l’aire d’autoroute de la Repotte. (encore une histoire de potes).

 

Notre halte, non loin d’Auxerre, nous donne l’occasion de faire un cliché du château de Chateauneuf-en-Auxois[31]que l’on voit au loin.

Jean Marie commente la situation :

- ça fera l’objet d’un renvoi, avec son lot de surprises.

Dès notre retour, nous enchaînerons, le soir, Jean Marie et moi, par les festivités familiales des 18 ans du petit fils Louis. Lui aussi vacciné cyclo-camping comme les autres depuis longtemps !

(pour vivre les aventures de Louis reportez vous à des articles précédents, par exemple il y a 10 ans déjà, le long du canal de Bourgogne)

 

Alors la famille presque au complet s’est retrouvée.

Les absents n’ont pas été oubliés. . . les présents ont trinqué pour eux.

 

D’autres petites routes blanches nous attendent. . .

Le trio infernal vous embrasse affectueusement.

 

A bientôt. On vous tient au courant.

 

Denis, Jean Marie, Daniel

Septembre 2019

 

Annexes

[21]La Noix de Grenoble : L'appellation d'origine noix de Grenoble est préservée par le décret-loi du 17 juin 1938. L'aire de production couvre 259 communes sur trois départements dont 183 en Isère, 47 dans la Drôme et 29 en Savoie, principalement le long de la vallée de l’Isère.

(Au Québec, le terme « noix de Grenoble » se réfère au fruit du Noyer commun, sans rapport avec son origine géographique).

Les noix furent toujours présentes dans le département de l'Isère et les nombreuses épidémies de phylloxera du XVIIIe siècle permirent à ce fruit à coque de remplacer peu à peu les vergers de la région voisine de Grenoble. Il acquit vite sa renommée et à la fin de XIXe siècle. 80% des 8500 tonnes produites chaque année étaient exportés vers les États-Unis qui représentaient le principal débouché pour la noix dauphinoise. Durant les années suivantes, au début du XXe siècle, un scandale éclata dans le milieu de la nuciculture dauphinoise. Certains négociants peu scrupuleux se permirent de mélanger des noix mal triées et originaires de l'étranger avec des noix locales afin de les exporter outre-atlantique.

Dès 1908, et s'appuyant sur la loi du 1er août 1905 qui sanctionnait les fraudes et falsifications en matière de produits, est créé à Saint-Quentin-sur-Isère un premier syndicat professionnel qui permettra de dissuader les personnes tentées de frauder.

Dans les années 1920, bien que tous les nuciculteurs de la région fussent d'accord sur le fait d'obtenir une reconnaissance, de vifs débats eurent lieu pour savoir si on devait l'appeler « Noix de Grenoble » ou « Noix de Tullins ». En effet, Tullins est le centre historique de la noyeraie mais le nom de noix de Grenoble fut jugé plus vendeur. A cette même époque, les élus des villes de Morette, La Rivière, Tullins et Vinay exigèrent une délimitation géographique claire de l’aire de production de la noix dauphinoise. Celle-ci fut farouchement discutée.

Trois variétés sont autorisées :

- Franquette,

- Mayette,

- Parisienne.

Pour répondre aux normes de l’AOC Noix de Grenoble, la culture de ces noix se fait sur des sols légèrement acides à forte rétention en eau mais suffisamment filtrants, situés sur des terrains en collines, à des altitudes généralement inférieures à 600 m.


 

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Noix_de_Grenoble

[22]45e parallèle nord : En géographie, le 45e parallèle nord est la ligne joignant les points situés à mi-chemin entre l'équateur et le pôle Nord en termes de latitude et non de distance. Du fait de la forme oblongue de la Terre, le 45e parallèle est légèrement plus proche de 16 km de l'équateur que du pôle.

Le 45e parallèle touche le continent européen en France au niveau de la commune de Lacanau. En continuant vers l'Est, le parallèle passe légèrement au nord de Bordeaux à Saint-André-de-Cubzac, traverse le Massif central, franchit le Rhône au nord de Valence à Pont-de-l'Isère et les Alpes du nord sur la commune de Saint-Théoffrey au sud de Grenoble.

Puis le parallèle arrive en Italie au sud de Turin.

En Asie, le 45e parallèle traverse la mer d'Aral.

Le parallèle quitte le continent asiatique un peu au nord de Vladivostok.

Aux états Unis, le parallèle passe à travers l'Oregon (au sud de Portland), l'Idaho et le Montana. Il passe au-dessus du lac Michigan et traverse le parc de Yellowstone.

Il marque ensuite à peu-près la frontière entre les États-Unis et le Canada au niveau des États américains de New York et du Vermont et des provinces canadiennes de l'Ontario et du Québec.

Différence des températures pour une même latitude :

Au vu de la liste des régions traversées par le parallèle on peut être étonné de la différence des températures moyennes entre Bordeaux, Vladivostok et le Canada.

En 1855, un lieutenant de marine des États-Unis, Matthew Fontaine Maury, publia une théorie posant comme hypothèse que le Gulf Stream, chaud, transférerait en hiver son énergie thermique aux vents d'ouest froids, stabilisant le déséquilibre entre les couches atmosphérique et océanique.

Cette théorie vieille de plus d'un siècle a été largement diffusée jusque dans les années 1990, notamment par les manuels de géographie et les encyclopédies, sans pourtant jamais avoir été scientifiquement confirmée. (tiens ! Des affirmations climatiques qui rappellent quelque chose ; njm)

En réalité, on ignore encore l'importance exacte des impacts du Gulf Stream sur le climat européen continental ou océanique, ou sur la formation des nuages.

Une étude publiée en 2002 par Richard Seager (climatologue de l'Université Columbia) étaye par des modèles l'hypothèse que l'effet du Gulf Stream est nettement moins important que l'effet des mouvements atmosphériques. Les simulations de Richard Seager laissent penser que l'écart hivernal de température moyenne observé entre l'est de l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest est peu lié au Gulf Stream (à l'exception notable de la Norvège), mais plutôt aux sens des vents dominants qui diffèrent.

La présence des montagnes Rocheuses et la configuration géographique expliqueraient mieux les écarts de température. Le Gulf Stream aurait dans les différents modèles testés par R. Seager un effet nettement plus faible, et son arrêt ne changerait rien au fait que l'Amérique du Nord resterait plus froide que l'Europe en hiver.

Le contraste entre Paris et Montréal est dû à la rotation de la Terre qui engendre des vents d'Ouest dominants (venant de la mer, plus chaude) vers les régions tempérées.

Les façades continentales Ouest (Europe), situées à l'Est de l'océan jouissent donc naturellement d'un climat plus doux que les façades continentales Est (comme Montréal), où les descentes d'air froid du nord ne sont pas atténuées mais accentuées par certains reliefs.


 

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/45e_parall%C3%A8le_nord

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gulf_Stream

https://www.pourlascience.fr/sd/climatologie/gulf-stream-et-douceur-du-climat-europeen-880.php

 

(njm) : Note de Jean Marie 

 

Quelques tableaux de Daniel
Créations :	Daniel POUTHE
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Créations : Daniel POUTHE

[24]Chabeuil :La seigneurie des Chabeuil, s’éteint vers 1275 et la ville échoit au comté du Valentinois.

Les comtes de Valentinois et de Diois par une politique habile agrandissent leurs domaines mais à la suite de leur lutte continuelle avec les évêques de Die et de Valence, ils se voient finalement contraints de céder leurs Etats au roi de France à la mort de Louis II de Poitiers en 1419.

Après une longue période d'agitation, de querelles, de guerres et de procès, les comtés de Valentinois et de Diois sont érigés en duché de Valentinois en faveur de César Borgia puis, après la trahison de ce dernier, de Diane de Poitiers qui donne à son fief un lustre particulier. A sa mort, le Valentinois retourne à la Couronne et devient le théâtre de guerres, notamment de religion, particulièrement violentes.

Le pays est à peu près pacifié lorsque à la suite du traité de Péronne signé le 14 septembre 1641 par le roi Louis XIII, il est érigé à nouveau en duché-pairie en faveur du prince Honoré II Grimaldi de Monaco. (sa petite fille, la musicienne Marie-Pelline Grimaldi portera le titre de demoiselle de Chabeuil).

Le titre de duc de Valentinois est ainsi habituellement porté par les princes de Monaco avant leur avènement, depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'à la princesse Charlotte(*), grand-mère de l'actuel souverain Albert de Monaco, et titrée duchesse de Valentinois à l'occasion de son mariage en 1920.

Ce duché reste toutefois sans commune mesure avec l’ancien comté de Valentinois ni avec les duchés de César Borgia ou de Diane de Poitiers. La capitale de la région, Valence, n’en fait pas partie.

En 1790, Chabeuil n’est plus administrée par les princes de Monaco et devient le chef-lieu d'un canton du district de Valence.

Pendant quelques mois de 1790, Chabeuil fut choisie pour accueillir la préfecture de la Drôme, avant qu'elle ne soit déplacée à Valence.

La révolution de février 1848 est favorablement accueillie à Chabeuil. Un arbre de la liberté est planté en célébration de la Deuxième République. Quatre ans plus tard, le régime est devenu réactionnaire, et le préfet Ferlay demande son arrachage (décret du 8 janvier 1852). La municipalité ne s'exécute pas, et l'ormeau planté était encore présent sur les rives de la Véore, face à la mairie, dans les années 1980.

En mai 2013, la ville a reçu la visite du prince Albert de Monaco.


 

(*)La princesse Charlotte Grimaldi de Monaco, duchesse de Valentinois, née Charlotte Louise Juliette de Monaco à Constantine (Algérie) le 30 septembre 1898 et décédée dans le 16e arrondissement de Paris le 16 novembre 1977. Elle est la fille naturelle de Louis II de Monaco et de Marie-Juliette Louvet, et la mère du prince Rainier III.


 

Source : https://www.gouv.mc/Gouvernement-et-Institutions/Histoire-et-Patrimoine/Lieux/Valentinois-duche-de-Chabeuil

[25]De la voie CFD à la Dolce Via : De 1891 à 1968, la vallée de l’Eyrieux était parcourue par une voie de chemin de fer gérée par le (ou les) CFD (chemins de fer départementaux). Cette voie ferrée présentait de nombreux ouvrages d’art : viaducs, ponts, tunnels, gares, châteaux d’eau, etc. Elle a participé aux activités économiques et humaines du territoire. Elle a aussi permis de développer les relations entre la vallée du Rhône et le plateau du Velay, couplant le transport des passagers avec celui des marchandises. De plus, à partir du Cheylard, une liaison ferroviaire existait avec Lamastre, ce qui permettait de rejoindre Tournon par la vallée du Doux.


Pour être valorisée, l’ancienne voie ferrée du CFD a été transformée en voie douce et baptisée Dolce Via. La réalisation de ce parcours de 65 km entre La Voulte et Saint-Agrève et son extension du Cheylard à Lamastre (20 km) est supportée par ces trois nouveaux territoires traversés, à savoir : la communauté d’agglomération Privas Centre Ardèche, la communauté de communes Val’Eyrieux et la communauté de communes du Pays de Lamastre.

90 km en surplomb de la vallée de l'Eyrieux à travers différentes végétations, tunnels, viaducs et belvédères.

(Notre itinéraire partait de La Voulte jusqu’à Le Cheylard et Saint-Martin-de-Valamas, njm)


La-Voulte-sur-Rhône - Les Ollières (19,5 km). Nous voilà en Ardèche prêts à découvrir un territoire bien différent de la vallée du Rhône. L'itinéraire nous plonge dans la vallée de l'Eyrieux. A Saint-Laurent-du-Pape un petit parking à proximité de l’ancienne gare est plus pratique pour stationner que vers le début de la voie à La Voulte ou rien n’est prévu pour garer les voitures. A la hauteur de Saint-Fortunat-sur-Eyrieux on peut voir les vestiges d’un « pont romain ». L'aire de jeux et le city park en bord de voie à Saint-Fortunat seront également une halte idéale pour les familles avant de rejoindre Les Ollières-sur-Eyrieux.

Les Ollières - Pont de Chervil (14,5 km). D’anciens moulins ou tissages construits en pierre et reconnaissables à leur grande cheminée jalonnent ce parcours.

Pont de Chervil - Le Cheylard (13,5 km). Nous voici dans les gorges de la rivière Eyrieux où la voie serpente au cœur d'une végétation dense avec comme toile de fond les châtaigniers !

Le Cheylard - Saint-Martin-de-Valamas (7 km). Passé Le Cheylard, on remonte le cours de l'Eyrieux en direction des Hautes Boutières pour rejoindre Saint-Martin-de-Valamas, le berceau du bijou. Depuis l'été 2018 on peut visiter l'Atelier du bijou, où Charles Murat construisit sa première usine en 1868. Sur La Dolce Via, à la sortie du tunnel de Riotord, on voit les vestiges du château de Rochebonne perché sur son promontoire volcanique surplombant la vallée.


L’autre portion de la voie, Tournon-Lamastre, qui suit la vallée du Doux, continue d’être parcourue par un chemin de fer touristique grâce à la persévérance d’une association bénévole du Chemin de fer du Vivarais

Le chemin de fer du Vivarais (CFV), appelé aussi « Le Mastrou », est un chemin de fer touristique à voie métrique se trouvant en Ardèche. Il relie Saint-Jean-de-Muzols (alt. 130 m) à Lamastre (alt. 373 m) en 33 km. Il possède la particularité d'être exploité en traction à vapeur avec les célèbres locomotives Mallet.

La construction de la ligne Tournon - Lamastre, se déroula dans le cadre de la réalisation du premier réseau du Vivarais, qui comprenait trois lignes. D'importants moyens étaient mis en œuvre. En 1886, pour des raisons économiques, les ingénieurs décidèrent de construire une voie métrique, dont le tracé de Tournon à Lamastre emprunterait la vallée du Doux. Plus d'un millier d'ouvriers armés de pelles, de pioches et d'un peu de dynamite bâtirent alors 20 km de murs de soutènement, des viaducs maçonnés et un tunnel.


 

À la fermeture du réseau du Vivarais en 1968, un groupe d’amateurs passionnés décide de sauvegarder une partie du réseau et son matériel roulant. Le 14 juin 1969 une exploitation touristique démarre entre Saint-Jean-de-Muzols et Lamastre. La société CFTM (Chemin de Fer Touristique de Meyzieu) assure l'exploitation, suppléée par l'association Sauvegarde et gestion de véhicules anciens (SGVA). Il faut attendre février 1970 pour accéder à la gare SNCF de Tournon.

Après avoir été interrompues à l'été 2008, à la suite de difficultés financières, les circulations ont repris entre la gare de Tournon-Saint-Jean (située à 3km de Tournon-sur-Rhône, à Saint-Jean-de-Muzols) et Lamastre le 2 juillet 2013.

 

(njm) : Note de Jean Marie 

sources :

https://www.dolce-via.com/fr/les-parcours/1-la-voulte-sur-rhone-les-ollieres-sur-eyrieux/

https://www.altituderando.com/Dolce-Via-de-l-Ardeche-Le-Cheylard-Saint-Agreve-Mont-Chiniac

https://www.geocaching.com/geocache/GC6DW1G_la-guerite-du-cfd?guid=21149fc9-47da-4c68-b86c-3157635e8e6d

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_du_Vivarais

 

[26]Le pont Romain : Ici la voie est surnommée « Les colères d’Hérédonis », et pour cause, on y voit des ruines résultant d’inondations dévastatrices. C’est Le défilé de Pontpierre.

Sur le panneau d’information on peut lire que c’était le premier pont construit sur l’Eyrieux et qu’il permettait de remonter la vallée du Rhône à pied sec. Ce pont a été emporté lors de la crue de septembre 1679 et qu’à cette occasion, tous les moulins de la vallée furent emportés.

Tous les 200 ans environ, les crues emportent tout sur leur passage. En 1890 c’est au tour du pont de Saint-Laurent-du-Pape de subir le même sort.

La pile restante dite de Pontpierre (commune de Saint-Fortunat) est un vestige du pont romain permettant à la voie dite d'Antonin le Pieux, qui reliait Nîmes à Vienne, de franchir l'Eyrieux.


Sources :

Panneaux d’information en bordure de voie

Ardèche, terre d'histoire: histoire de l'Ardèche et de l'ancien Vivarais Michel Riou

http://www.patrimoine-ardeche.com/visites/voie_helviens.htm

[27]La passerelle : Un peu plus loin toujours sur la commune de Saint-Fortunat, au lieu-dit Prahy-le-Pourchaire, on voit aussi les vestiges d’une passerelle Marc-Seguin(mode de conception) désaffectée. Les registres des ouvrages d’art font état d’une date d’achèvement de 1821 mais sa mise en service ne peut raisonnablement être antérieure à 1825 du fait de l'état de l'art de cette époque et de la qualité des aciers insuffisante alors. Peut-être est-ce la date de présentation du projet.


Le panneau d’information indique une date, 1893, où un certain Mr Reboul fait construire l’ouvrage pour livrer plus facilement son vin de Pouchaire à ses clients de Vernoux-en-Vivarais.

La longueur totale du pont était de 82 m, la travée centrale de 63 m. La passerelle est classée Monument Historique par arrêté du 7 mai 1982.

A noter que les archives des anciennes sociétés Seguin ne citent pas la contribution des frères Seguin (ingénieurs) dans la réalisation de ce projet.

Les câbles d’origine qui soutenaient le pont ont été déposés en 1999, seuls les pylônes subsistent.

Une tyrolienne est installée sur le site, assez récente, elle semble être là pour faire transiter du matériel d’un bord à l’autre et mesurer la hauteur des crues.

 

Source : Panneaux d’information en bordure de voie

[28]Le pont métallique de "la Roche qui tinte" On passe à coté d'un pont métallique qui était emprunté par le chemin de fer du CFD jusqu'à son arrêt complet en 1968. Cette ligne partait de La Voulte sur Rhône et rejoignait St Agrève, puis permettait de rejoindre le Puy en Velay.

Par son aspect spectaculaire il mériterait bien d’être restauré.

 

"La Roche qui tinte", c'est un rocher géologique, à base de phonolite. Lorsque la foudre vient le frapper, en cas d'orage, il "tinte" du fait de sa composition phonolitique.

 

Cette roche se caractérise par un son clair quand on frappe une dalle. C'est cette propriété qui lui a donné son nom. De plus, elle transmet très bien les sons. Les voûtes construites en phonolithe de la salle de l'écho de l'abbaye de la Chaise-Dieu auraient permis de confesser les lépreux à 8-10 mètres de distance, mais cette explication est discutée.

La phonolithe a été utilisée comme lithophone (instrument de musique) dès le Néolithique. Des lithophones cylindriques subsahariens conservés au musée de l'Homme de Paris seraient les plus anciens lithophones manufacturés connus. Il s'agit de vingt-trois monolithes cylindriques d'environ quatre-vingts centimètres à un mètre de long dont l'analyse morphologique a révélé les propriétés acoustiques. Le 22 mars 2014, des percussionnistes de l’Orchestre national de France les ont utilisés pour un concert au Jardin des Plantes de Paris.

 

sources :

https://www.geocaching.com/geocache/GC7K4R5_le-pont-metallique-de-la-roche-qui-tinte?guid=f7b92d3b-0c10-4f21-b749-507b39162cd2

https://fr.wikipedia.org/wiki/Phonolite

[29]Les ruines du château de Rochebonne : (aussi nommé Roche Bonne) Véritable nid d'aigle situé à 850 m d'altitude dans la haute vallée de l'Eyrieux, les ruines du château de Rochebonne dominent les hautes Boutières, à trois kilomètres à vol d'oiseau du village de Saint-Martin-de-Valamas, avec une vue imprenable sur la chaîne des Cévennes, mont Gerbier-de-Jonc, Mézenc, etc. . .


Le donjon et la ceinture qui l'entoure sont érigés sur un piton rocheux d'une trentaine de mètres.

Au XIIIe siècle trois logis appuyés contre la paroi rocheuse ont été construits en contrebas, véritable prouesse des temps. A l’Est des ruines se trouvait une petite cour qui surplombait la chapelle castrale dédiée à sainte Agathe. L’entrée du château se trouvait de ce côté.

La tour la plus élevée est bâtie sur un rocher qui semble être, lui même, une tour gigantesque et qui est complètement inaccessible. L'ancien donjon s'élevait sous l'abri même de ce rocher, et n'en était séparé que par une ruelle étroite. Le donjon était entouré d’un chemin de ronde supporté par une ceinture maçonnée, ceinture dont il ne subsiste aujourd’hui que la partie Nord-Est. Une espèce de pont communiquait de ses créneaux à la base inférieure de la tour perchée dans les airs. L'entrée du donjon était pratiquée le long d'un banc de rocher; le précipice était dessous et dessus. Des débris d'escalier, des cheminées richement sculptées et suspendues à diverses hauteurs, suggèrent que cet édifice avait trois étages tous habités.

Des vestiges on distingue encore, à l'endroit le plus étroit, une tour carrée du XIe ou XIIe siècle de six mètres de base percée de meurtrières. En contrebas subsiste les restes d'un logis résidentiel du XVe siècle, dont le pan de mur sud d'une tour quadrangulaire percé de trois fenêtres superposées qui correspondent aux trois étages habitables. On peut apercevoir d'autre pans de mur ainsi que les traces de deux cheminées.

Des trois logis, c’est le Logis 2 qui est le mieux conservé ; en position centrale, il est accolé à la grande tour dont le mur sud présente de belles fenêtres sur 3 étages et dans laquelle des vestiges de deux cheminées sont parfaitement visibles.

Du logis 3, le plus à l’Ouest, peu de choses étaient visibles jusqu’au printemps 2014 lorsque les bénévoles de l’association des « Amis de Rochebonne » ont mis à jour le mur Ouest du château enfoui sous deux mètres cinquante de terre. Ces fouilles ont permis également la découverte de la porte d’accès depuis le bas de l’édifice, un linteau de porte sculpté et deux marches d’un escalier à vis.

Des chazaux (granges) situés à l’Ouest du château, il ne reste que quelques pans de murs, les murs Nord et Ouest du chazal Nord et le mur sud-sud-ouest du chazal Sud, lequel comporte toujours une petite fenêtre. Cette dernière étant située au ras du sol actuel constitué d’un éboulis de pierres et de terre. La découverte des fondations du mur Sud du chazal Nord ainsi que celles du mur Nord-Nord-Est du chazal Sud a permis de reconstituer les dimensions des deux bâtiments.

 

La Seigneurie

Construit probablement au XIe siècle, ce château, avant 1054, appartenait à Giraud de Romegier puis, vers la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, c’est la famille des Châteauneuf-en-Boutères dits de Rochebonne qui en furent propriétaires.

Co-seigneurie jusqu'en 1273, le château fut très convoité pendant les Guerres de Religion. Pierre de Châteauneuf-de-Rochebonne, Sénéchal du Puy en Velay et ami du Roi Henri III, délogea les protestants à plusieurs reprises. Le château fut pris par les protestants en 1577 et en 1580 et pillé en 1595.

La famille des Châteauneuf-de-Boutières est issue des seigneurs du Mézenc par Hugues qui fit sa résidence de la terre de Châteauneuf-de-Boutières dont il prit le nom. Différents auteurs indiquent que ces seigneurs vivaient dans leur château du Mézenc en formant une sorte de clan avec une parenté plus ou moins proche et toute leur domesticité. Il est admis qu’ils descendaient d’Ithier de Mercœur, fait comte d’Auvergne en 778; ils ont participé à la première croisade et sont les aïeux des puissants comtes de Poitiers-Valentinois.

 

Aujourd’hui il est très difficile de dire jusqu’à quelle période le château a été habité tant les informations sont parcellaires. Nous savons par Albin Mazon dans son ouvrage «Les huguenots en Vivarais» qu’en 1595 huit soldats sont affectés au château de Rochebonne. Les registres paroissiaux indiquent que le 28 décembre 1693 a été consacré le mariage de Pierre Portier «habitant au château de Rochebonne». Le 6 octobre 1734 a été baptisé à Saint-Martin-de-Valamas Antoine Rasclard filleul de Claude Rasclard «valet au château de Rochebonne». Nous savons également qu’en 1743 Henri Blanc de Loire a acheté une partie des terres et le château mais, déjà vers 1760, le curé de Saint-Martin-de-Valamas dit «que le seul édifice ancien est le château de Rochebonne entièrement ruiné».

En 1763, l’expert-féodiste Lacrotte fait un état des lieux et déclare que «la plus grande partie du château est détruite et en vétusté depuis un temps immémorial». Nous sommes donc en droit de supposer que l’habitation du château a cessé entre 1734 puisqu’un valet lui était encore attaché et 1760 lorsque le curé déclare le château en ruines.

Sauvegarde du patrimoine

Du château de Rochebonne, il ne resterait plus grand-chose sans une poignée de défenseurs du patrimoine. « On voyait le donjon qui allait tomber », raconte Roger Dugua, l’un de ses sauveurs. C’était en 1980. Quelques mois et une réunion plus tard, l’association des Amis de Rochebonne était née. Pilotée par des gens du coin mais pas seulement ; le premier président habitait Aubenas, « et il n’avait pas de permis de conduire ! » raconte son actuel successeur. « Il venait en mobylette et dormait chez le curé ».


 

Extraits de l’article paru dans le n° 38 (avril 2016) de « Patrimoine d'Ardèche » :

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L'association des Amis de Rochebonne créée en août 1980 a pour but de sauvegarder le patrimoine des hautes Boutières et particulièrement celui de Rochebonne.
Le château de
Rochebonne, en ruine depuis 1760 a, à lui seul, mobilisé toute l'énergie de la jeune association. Et pour cause : au XIXe puis au début du XXe siècle, Rochebonne a servi de carrière pour les constructions voisines ou encore, entre 1902 et 1904, à la construction de murs
de soutènement de la route départementale de
Saint-Martin-de-Valamas à Saint-Jean Roure. Des cohortes de mulets ont grimpé, depuis le bas des ruines, des centaines de pierres pour réemploi.

Cela explique pourquoi le 18 avril 1966, puis le 31 janvier 1969, l'architecte des Bâtiments de France insistait sur la dangerosité des ruines, non seulement pour les visiteurs, mais également pour les maisons du hameau. M. Joulié était pessimiste sur l'avenir car il soulignait alors le désintérêt des collectivités locales pour Rochebonne.


Grâce au soutien de la Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de l'Ardèche, l'association des Amis de Rochebonne a commencé la consolidation du donjon en 1983. Six ans plus tard, un nouveau programme était décidé pour le rejointoiement des murs extérieurs de la grande tour. Ces deux chantiers avaient également reçu l'appui financier de la commune de Saint-Martin-de- Valamas.
Après le décès de la présidente Marguerite Chapus, fin 1992, un nouveau bureau était élu au printemps 1993. La nouvelle équipe s'employait à organiser des journées de débroussaillage, de tri de pierres. Pour améliorer les finances, elle lançait ses « Veillées des Boutières » où jeunes et anciens intervenaient bénévolement au profit de l'association. Elle a également publié en 1993 une première brochure sur Rochebonne. En 2000, c'était l'organisation de la Biennale du salon du livre et des expositions de peintures, de photo, de cartes postales.


Parallèlement, de nouveaux chantiers étaient entrepris successivement en 1995, 1999, 2003, 2007 et 2012. Forte d'une centaine d'adhérents, l'association édite chaque année son journal, «l'Écho de Rochebonne », qui permet à chaque sociétaire de se rendre compte des activités annuelles des Amis de Rochebonne. En 2005, l'association créait le comité d'études et de recherches historiques des Boutières. Ce comité d'histoire a depuis fait son chemin avec la publication annuelle d’un ouvrage collectif « Boutières en histoire ». Aujourd'hui, le comité compte 34 auteurs. Le n°9 de « Boutières en histoire » paraîtra début avril 2016.


À partir de 2009, l'équipe de bénévoles qui intervient régulièrement sur le site a multiplié ses interventions, notamment dans la cour d'entrée du château et dans le logis 3 où les bases du mur ouest, entièrement enfouies sous trois mètres de terre, ont été dégagées. Un nouveau programme de travaux était décidé en 2013. Avec l'appui de la Sauvegarde et de la DREAL(Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), ce chantier de consolidation a eu lieu en juin et juillet 2015. Pour permettre l'alimentation en eau, les bénévoles ont repris depuis la cascade de Rochebonne jusqu'à proximité du château, quelques 407 mètres de béalières(canal).

 

La préparation du chantier a permis de dégager deux belles marches d'escalier à vis, une pierre blasonnée aux armes des Châteauneuf de Rochebonne. L'approvisionnement du chantier s'étant fait par hélicoptère, l'association a financé sept voyages supplémentaires pour hisser dans le grand logis quatre éléments de manteaux de cheminée (l'une des pierres a un poids de 620 kg). Le chantier 2015 a été très difficile à cause de la forte déclivité des lieux sous la chaleur de l’été. Deux murs du chazal Nord et Sud des communs de Rochebonne ont également fait l'objet de reprises de maçonnerie. Le programme 2015 s'élève à 31500 euros. L'association a apporté, en plus de 400 heures de bénévolat, le tiers du financement. Elle a également à cette occasion reçu le mécénat de Groupama.

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Les Amis de Rochebonne poursuivent la défense de ce haut lieu historique. La sécurité est aujourd'hui mieux assurée. L'équipe de bénévoles continue l'entretien des lieux. Le rapatriement de la mesure à grains scellée dans la cour d'entrée va permettre d'engager en 2016 et 2017 d'autres aménagements dans cette partie, qui selon l'expert parcourant Rochebonne en 1763, «est la plus ancienne et la plus importante…du château ». Une seconde équipe sera nécessaire dans la partie Ouest des ruines pour améliorer l'accès des communs de Rochebonne et terminer le déblaiement de la cave du château. Pour l'association, Rochebonne est une véritable passion, dans le respect des constructions anciennes. Tous les intervenants y reviennent chaque fois avec plaisir.

 

En août 2017, une campagne de collecte de fond est lancée par la Fondation du patrimoine, qui participe à ce projet à hauteur de 10000 euros. Cette campagne permettra de financer un projet de consolidation du château dont le coût est estimé à 34000 euros. Ce chantier comporte plusieurs tâches: la réfection de plusieurs murs des logis et communs, pour une longueur totale de 42 m, ainsi que la restauration d'une petite voûte.

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L’histoire du château de Rochebonne est parue dans les numéros de « Boutières en histoire », ouvrages publiés par le « Comité d’études et de recherches historiques des Boutières » et dans une plaquette publiée en 2016 par l'association.

Sources :

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/les-ruines-du-chateau-de-rochebonne

https://www.ardeche-guide.com/ruines-et-vestiges-de-chateaux/ruines-du-chateau-de-rochebonne-112085

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Rochebonne_(Saint-Martin-de-Valamas)

La Tourette Albert Dubois.

http://amisderochebonne.fr/chateau/index.htm

http://www.patrimoine-ardeche.com/repertoire_asso/rochebonne.htm

Présidence des Amis de Rochebonne Roger DUGUA

ANNEES 50’S

"La" 201

 

Les épreuves olympiquesLes épreuves olympiques

Les épreuves olympiques

[31]Chateauneuf-en-Auxois : C'est au XIIème siècle, vers 1175, que la construction d'un "Novum Castrum", un "château neuf", commencée en 1132, fut achevée par Jean de Chaudenay (dont le "vieux" château paternel surplombe encore le village de Chaudenay situé à quelques kilomètres).

Il créa une seigneurie indépendante pour son fils Jean qui devient, suivant l’usage féodal, Jean 1er de Châteauneuf.

Ce dernier prend ainsi ses propres armes en brisant les armes paternelles par la suppression des 3 coquilles en pointe. Par conséquent, les armes de Châteauneuf blasonnent : « D’or à la fasce de sable, accompagnées, en chef, de trois coquilles du même ».

 

 

Ce blason n’a aucun rapport avec les pèlerinages de saint Jacques de Compostelle (malgré les dires de l’office du tourisme) car il est historiquement antérieur. En fait, il est lié au blason de Jean de Chaudenay qui comportait six coquilles. Chacun des deux fils à gardé une rangée de trois coquilles.(La coquille étant un meuble (élément) courant des blasons indiquant les pèlerinages, pas forcément de Saint Jacques)

Dès le début, la seigneurie se trouve donc bien confortée et le château, situé en proue de la montagne d’où il domine la Vandenesse en Auxois, jouit d’une vue lointaine, défense naturelle exceptionnelle.

Jean 1er sait également qu’il peut compter en cas de besoin sur la proximité des seigneurs de sa famille (situés à Chaudenay et Mont-Saint-Jean). Des constructions peuvent donc s’édifier sans crainte à l’ombre du château et c’est ainsi que Châteauneuf naît à l’histoire…

Au cours du 13ème siècle la famille de Châteauneuf assure peu à peu sa position. Plusieurs pièces d'archives indiquent qu'elle sert fidèlement les Ducs de Bourgogne et organise son domaine. Une tour carrée en pierre bien visible s'élève alors sur l'éperon rocheux. Elle est entourée d'une enceinte. Des bâtiments annexes aujourd'hui disparus y prennent place.

Les seigneurs cherchent aussi à développer le village. En raison de sa position stratégique entre Dijon et Autun, Châteauneuf s'est fortement développé durant le moyen-âge. Sous la tutelle de son seigneur, le commerce fleurissait et de belles maisons de marchands furent construites en son sein. C'est au mois d'avril 1267 que le seigneur Jean III de Châteauneuf se signala par l'affranchissement des habitants du bourg qui furent appelés les "francs-bourgeois de Châteauneuf".

Au milieu du 14ème siècle, face aux menaces de la Guerre de Cent Ans, le château est doté de nouveaux éléments défensifs: une enceinte close de hautes courtines, flanquée de tours massives en fer-à-cheval, et précédée, sur ses flancs Nord et Est, d'un fossé taillé à même le roc. Les aménagements sont réalisés.probablement sous Ponce de Châteauneuf (après 1330 - avant 1390).

Dès le 14ème siècle, le bourg devint très actif sur le plan commercial. Deux foires sont octroyées par le Duc Eudes IV, en faveur de Guyot de Châteauneuf en 1347.

Au début du 15ème siècle, Guy II (vers 1390-1441) et son frère Girard sont des figures importantes de la région, participant aux campagnes militaires du Duc de Bourgogne.

Les seigneurs de Châteauneuf participent activement à la vie religieuse locale. Outre leur fondations personnelles - la chapelle du château et l'église du village - ils font des dons à l'abbaye de la Bussière, où est probablement inhumé Jean 1er de Châteauneuf, d'après la tradition des seigneurs de Chaudenay. L'église de Vandenesse-en-Auxois, qui accueille les sépultures de Jean III, sa femme et ses deux fils, bénéficie aussi de leur largesses, comme l'abbaye de Cîteaux et la cathédrale d'Autun, où repose Pierre de Châteauneuf et sa famille."

 

L'activité commerciale soutenue de Châteauneuf au cours des siècles passés peut s'expliquer par la sécurité apportée par la présence du château mais également par la situation exceptionnelle du bourg : point de rencontre de trois régions économiques complémentaires, peu éloignées les unes des autres. Les échanges de produits se faisaient entre le vignoble de la région de Beaune, la région de la montagne avec ses grandes et épaisses forêts pour le bois et le charbon de bois comme combustible, et le pays d'Auxois pour ses productions animales et agricoles, notamment le blé. Il faut signaler également que le bourg de Châteauneuf était une étape sur un des nombreux chemins que les pèlerins empruntaient pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Dans le bourg subsiste les vestiges de l'Hôtel de Mépartistes qui accueillait autrefois les pèlerins.

Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Mont-Franc.


 

Catherine de Châteauneuf: Un procès spectaculaire ou quand la couronne de France confisque la forteresse bourguignonne de Châteauneuf.

Le procès et la condamnation en 1446, de Catherine de Châteauneuf, héritière de la seigneurie, vont satisfaire tous les amateurs de faits divers: amours illicites, morts suspectes... La réalité du 15ème siècle est difficile à saisir aujourd'hui. On ne saura jamais si Catherine a réellement fait ce qu’on lui reproche.


Catherine voit le jour entre les murs de la forteresse de Châteauneuf en Auxois. le 31 mai 1419 Elle est le premier enfant de Guyot de Châteauneuf et d’Isabelle de Plancy. A 18 ans, elle épouse Henri D’Asnet, un mariage d’amour. Elle donne naissance très vite à un petit garçon prénommé Jean. Catherine a 20 ans. La période heureuse de sa vie se termine.

La peste noire gagne Châteauneuf en Auxois dès le début de l’année 1439. L’enfant, l’époux chéri et la mère de Catherine disparaissent dans la même semaine. La jeune femme est inconsolable. Elle reste seule avec son père : interminables journées de pleurs entre les murs du château. Le père décède deux ans plus tard.

Chagrin et solitude forment un très mauvais mélange. Catherine n’en peut plus. Au bout de six ans de cette vie débilitante, elle pense, à tort, qu’un mariage peut changer sa vie. Elle épouse Jacques d’Haussonville, un veuf de 50 ans qu’elle suit dans son domaine en Champagne. Elle quitte donc ces murs de Châteauneuf en Auxois qui ne lui inspirent plus que détresse. Elle ne les reverra plus.

 

Mais que trouve-t-elle dans son exil champenois ? Une belle famille haineuse qui ne voit pas d’un bon œil cette jeune femme qui pourrait détourner une part d’héritage et un mari qu’elle n’aime pas et qui le lui rend bien. Alors Catherine se jette au cou de l’intendant de son mari de 10 ans son cadet et en tombe follement amoureuse. Elle perd la tête. Elle envoie son amant à Épinal acheter de la «poudre de caverne», une poudre rouge très toxique composée d’arsenic. (Le réalgar ou sulfure d'arsenic, de l'arabe rhaj al-ghar : Poudre de caverne. Une exposition prolongée à la lumière des cristaux transforme en effet ceux-ci en une poudre rougeâtre)

Elle confectionne un magnifique gâteau qu’elle saupoudre généreusement de cette poudre couleur rubis et l’offre à son mari pour dessert. Le pauvre homme agonise dans d’atroces douleurs durant 6 jours et décède le 24 novembre 1455.

Une jeune servante décède dans les mêmes conditions au même moment. Elle a sans doute voulu goûter à ce succulent gâteau. Ceci confirme les soupçons des beaux frères qui demandent au Bailli de Chaumont d’ouvrir une enquête. Aussitôt Catherine est conduite et enfermée à la conciergerie de Paris. Force détails lui sont demandés et ses réponses sont consignées dans un énorme rapport ce qui, paraît-il, est assez inhabituel à cette époque. Elle est condamnée à être brûlée vive comme une sorcière, ce qui fut fait le 14 mars 1456 sur la place du marché aux cochons à Paris, ses cendres dispersées au vent.

Ainsi disparut la dernière dame du nom de Châteauneuf. Châteauneuf en Auxois fut alors récupéré par le Duc de Bourgogne.


 

Philippe Pot, seigneur du château

Philippe Pot est le petit-fils de Régnier Pot, chambellan du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi.

Il assiste son parrain Philippe le Bon, fils du Hardi, héritier de Bourgogne, dans la gestion du duché pendant vingt ans. Il participe à presque toutes les affaires diplomatiques de son époque.

 

Lorsque la première épouse de Charles le Téméraire(*), Catherine de France, meurt en 1450, Philippe Pot négocie un nouveau mariage avec une princesse capétienne, Isabelle de Bourbon, conformément au traité d’Arras. Le mariage a lieu en 1454. Le Duc Philippe, père de Charles, le récompense en lui faisant don de Chateauneuf-en-Auxois, en 1457.


En 1460, Philippe Pot prend officiellement possession du fief de Châteauneuf, château qu'il aménagera jusqu'à sa mort pour correspondre aux fastes de l'époque.

Tombeau de Philippe Pot. (Musée du Louvre)

En 1493, il meurt à Dijon. Il a tout prévu pour ses obsèques depuis plusieurs années. Un magnifique tombeau l'attend à Cîteaux, une des plus prestigieuses abbayes de Bourgogne.

Conservé jusqu'à la Révolution, le tombeau orne à présent les salles de sculpture du musée du Louvre.

Ce mausolée représente Philippe Pot en gisant grandeur nature, porté sur les épaules de huit pleurants de pierre noire. Il devait être transporté dans l'église Saint-Bénigne de Dijon, transformée en musée, où il n'arriva jamais.

On reconnaîtra le blason de Jean de Chaudenay porté par le premier pleurant.

 

(*)Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Hardi ou Charles le Travaillant, plus connu sous son surnom posthume de Charles le Téméraire est, après Philippe II le Hardi, Jean sans Peur et Philippe le Bon, le quatrième et dernier Duc de Bourgogne de la branche des Capétiens-Valois. Il est cousin du roi Louis XI.

 

Sources :

« Châteauneuf aux vents de l’histoire ». Michel Barastier

https://anecdotines.wordpress.com/2011/08/25/ldame-de-chateauneuf/

https://www.chateauneuf-cotedor.fr/histoire-d-une-cite-medievale

La route qui mène chez un ami n'est jamais longue.

Proverbe Danois

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