Trouvaille 2019

Voici un petit texte qui viendra en complément à l’article « mon école buissonnière » que vous avez peut être déjà déniché au fin fond des pages du menu et que je vous proposerai la semaine prochaine.

 

 

Trouvaille 2019

 

Il faut bien avouer que sur le tard, je me suis découvert des envies d’écriture. Pas des romans fleuves style 19e, ni des phrases enrubannées d’un Proust, ni même des créations de géant à la Hugo. Instinctivement peut être j’ai subi l’attirance d’un retour en arrière quand je remettais mes copies aux profs du collège.

Ce réflexe de porte-plume à ma façon produit finalement deux effets concordants : Le premier est de conserver des traces de souvenirs comme on le ferait d’un album de photos. Le deuxième fait rajeunir et me ramène à l’époque épique du patronage ou des camps de scouts.

 

J’ai aussi admiré les écrits d’auteurs qui m’interpellent, dont, récemment, ceux d’un écrivain journaliste se voyant comme un scribouillard un peu sulfureux, plongé dans son purgatoire littéraire. Je veux parler de Jacques Perret décédé en 1992. Il a peut être un lien de parenté avec le chanteur Pierre du même nom, pourquoi pas. J’ai donc découvert ce Jacques Perret, personnage à mi-chemin entre Antoine Blondin et Michel Audiard, dans le hasard du déménagement de la maison familiale.

 

Après le décès des parents il fallait débarrasser et vider les pièces, les tiroirs et le reste pour de nouveaux propriétaires. Ce sont des gestes et des instants qui font remonter le temps, mais aussi des découvertes insoupçonnées. Pas de moments tristes, plutôt des surprises étonnantes et parmi celles-ci, justement, un livre de Jacques Perret intitulés « Articles de sport ».

 

Le bouquin qui devait être coincé entre un Marcel Cerdan et un Raymond Poulidor m’est arrivé dans les mains telle une perle quand on écarte la coquille de l’huître hôtesse.

Le style m’a aussitôt sauté au coeur comme on dit à la gorge d’un Doberman en pleine attaque, mais que l’on aurait converti à la gentillesse et aux bonbons au miel.

 

Autant dire tout de suite que j’aimerais plonger à pleine plume dans ses tournures de mots et transporter mes lecteurs. On pourrait bien alors, me traiter de plagiaire, ce serait tellement vrai et j’en rêverai.

 

Denis 2019

Je ne résiste pas au plaisir de vous distiller un extrait de son article à propos de la tenue des cyclistes roulant la nuit pendant les 6 jours:


 

« Ils ont tous des fuseaux de couleurs vives, des chandails mirobolants avec un étrange bonnet à pompon, emphatique et pointu. Je vois un dégingandé vêtu de vert cru comme une grenouille savante, un baigneur 1900 à rayure panachées, un danseur de ballet virginal en collant immaculé, une espèce de Méphisto gainé de rouge et noir, un page mignon moulé de bleu pâle jusqu’au cuisses avec un pourpoint amande à col roulé puis un extraordinaire Robic engoncé de vert citron, l’air un peu crispé sous un bonnet de fou du roi.

D’où viennent ces créatures ? On pense à des farfadets pris au piège. Une farandole est tombée cette nuit des espaces lunaires. Peut être s’agit-il d’un équipage de soucoupe volante patrouillant au bord de leur assiette. »

« J’avais mis mes affaires en ordre, taillé mon crayon, trié mes périphrases, rajeuni mes adjectifs. . . »

Jacques Perret "Articles de sport"(un Paris-Roubaix dans l'encrier)

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