2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES

Cette année nous allons innover. L’épisode 2018 sera distillé, façon feuilleton, jour par jour, à raison d’une journée par semaine. Ça nous rappellera les feuilletons télé préférés de notre jeunesse et les 7 jours de douce torture à attendre la suite des aventures de nos indestructibles héros.

 

Cette fois ci, les acteurs, c’est nous. Ni héros, ni indestructibles, mais bien contents de vous faire partager par le menu (façon de parler!) nos vélocyclopédiques journées d’été indien.

 

C’est parti !

Quelle chance de pouvoir goûter une nouvelle fois à notre aventure de pépé voyageurs. Dans un style qui n’appartient qu’à nous, doucement, à vélo.

Servons nous un cocktail de fraternité et d’amitié !

Nous mettrons en pratique la formule gravée sur les cardans solaires : « Carpe Diem »[1]

Ce jour là, nous chargeons tout notre barda dans la voiture à 8h et demie. Jean Marie qui est arrivé la veille chez notre mamie, a déjà anticipé les opérations pour me laisser une petite place à l’arrière, comme d’habitude. C’est mon bureau. C’est là, calé dans ce petit coin, que je rêvasserai, tirant les plans de nos itinéraires. Déjà des souvenirs de trajets passés remontent à la surface.

Retrouvailles avec Daniel, le troisième larron, à Pont-sur-Yonne. L’équipe des Pieds Nickelés est au complet. Nous prenons la route à 9h 30. Temps légèrement nuageux. Les augures météorologistiques nous ont promis une semaine humide mais nous avons une totale confiance en notre bonne étoile. Une fois encore le ciel ne nous décevra pas.

Notre « fan club » est disséminé dans tous les coins de France, et pour ceux qui viennent de naître dans notre univers, sachez que nous pédalons sur les toutes petites routes des parcours tracés par nos soins (donc aux petits oignons). La règle du jeu est simple : à la fin d’une semaine de pédalage, l’endroit d’arrivée sera notre point de départ de l’année suivante, etc. . . etc. . .

Donc, ce jour là nous partons en direction de Rochejean, dans le Doubs, puisque l’expédition 2017 s’était terminée là.

Heureux hasard, deux amis se trouvent sur notre passage du côté de Besançon. Ce serait un sacrilège de rater leur invitation. Ils ont établi leur petit nid dans une village à quelques encablures de Besançon et qui porte un nom paradoxal pour y prendre sa retraite : Boulot.

Bien sûr on ne rate pas la blague à 2 balles qui nous va bien.

On va au Boulot !

 

Tout est prévu par nos hôtes, accueil haut de gamme. Devant notre attirail de vélos VTT modifiés version route, les questions fusent. Mais l’une d’elles est d’importance : Menu sportif ou menu gastronomique ? Devinez lequel on a pris !

- Morilles à la crème,

- pâtes fraîches aux crevettes et jambon fumé sauce Jurassienne,

- fromages locaux (cancoillotte comprise),

- crumble aux pommes du jardin

- vins aux choix.

Christine et Jean François ! Ils ont tout compris du règlement du fan-club.

Comme par hasard, la météo, mitigée ce matin, est devenue plus clémente et la journée s’annonce très ensoleillée à partir de midi.

C’est encore un effet de la magie de nos aventures. Ça nous fait penser à un dessin humoristique où l’on voit un mec, qui n’a pas de bol, se déplacer avec en permanence un nuage de pluie qui le surplombe. Pour nous ce serait plutôt l’inverse, on dirait que les nuages s’écartent au dessus de nous. De la magie qu’on vous dit !

Pour rejoindre notre première halte, il nous faudra patienter dans les embouteillages de l’agglomération de Besançon qui nous assène les derniers outrages de la civilisation automobile avant nos futures envolées vélocipédiques.

C’est à 18 heures que nous atterrissons à Rochejean. Cette fois nous avons les clés ! (voir épisode 2017).

C’est maintenant l’heure du rituel de l’installation. La distribution des chambres par Jean Marie, le maître des lieux. La suite nuptiale pour Daniel, loin des ronfleurs. Je demande une dérogation pour installer ma toile de tente sur le balcon.

- Considérant les arguments imparables du demandeur, à propos de probables ronflements.

- Considérant la prise en compte réelle, du demandeur, ci devant, directeur sportif, pour le bien être des concurrents.

- Considérant, enfin, que le demandeur doit receler quelques gènes de fakir.

L’assemblée réunie en conseil extraordinaire déclare que la dérogation est accordée.

 

La suite dira que j’ai bien fait, Jean Marie m’a entendu ronfler la nuit, malgré le double vitrage de la porte fenêtre.

 

Dans la foulée, apéro briefing et présentation officielle du projet de parcours que j’ai prévu pour les prochains jours.

Le parcours est accepté à l’unanimité. (et non par acclamation au vu des quelques marques en forme d’accent circonflexe jalonnant le tracé jurassien et qui suscitent quelques réticences)

 

2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES

Sur ces entre-faits, nous enchaînons sur le repas du soir. Le chef (Denis) vous propose. . .

Quelques rillettes de saumon suivies d’un paillasson de pommes de terres aux oignons et aux lardons tout droit issu du congélo de Mamie Simone.

Le tout arrosé de Côte Blaye et eau plate, ce dernier ingrédient n’étant pas obligatoire.

Le clou de ces agapes sera constitué d’une génoise maison (deux tranches de pain de mie fourrées à la confiture).

Et médicaments pour ceux qui bénéficient de ce supplément spécial. Voilà une équipe sérieuse !

 

Belote, couchage 22h30

Je suis, depuis une quinzaine d’années, adhérent, et quelquefois pigiste, d’une revue « Le Randonneur, tourisme à bicyclette ». A ce titre, je côtoie avec plaisir d’autres membres toujours sympas. L’année dernière nous avions rencontré sur notre trajectoire Vosgeoise Annette et Claude Raffenne. Cette fois, c’est dans les traces de Michele et Philippe Pariot que allons pédaler. Eh oui, coup de chance, ce sont eux qui viennent de commettre un article sur le Jura, dans la rubrique « mon p’tit coin méconnu » Nous allons donc faire partie des premiers cobayes qui vont tester le parcours qu’il y ont décrit.

Je suis impatient de vivre ça et par la même occasion, je vous invite tous à vous rapprocher de cette belle aventure qu’est la vie d’une revue à bécane qui vous fera sûrement rêver.

9h01 : Dans notre plan du jour c’est Jean Marie et Daniel qui vont démarrer. Seulement, au bout de 300 mètres, un incident, juste devant la caserne de pompiers de Rochejean !

Un bruit insolite sur le vélo de Jean Marie perturbe la bonne marche du départ. C’est réparé vite fait, le dérailleur de pédalier, décalé faisait bidouiller la chaîne.

L’objectif du jour , Bois d’Amont, nous conduit par Mouthe[2], au point de départ de l’itinéraire proposé par Michèle et Philippe en l’occurrence La Chapelle des Bois.

Villedieu

Pour rester sur les petites routes, nos deux lascars passent par Villedieu, un petit détour avant  Chaux- Neuve.  

Villedieu et Mouthe
Villedieu et Mouthe
Villedieu et Mouthe
Villedieu et Mouthe
Villedieu et Mouthe

Villedieu et Mouthe

Chaux-Neuve

Chaux-Neuve

En haut de la Chapelle-des-Bois

Daniel électrisé et électrifié file devant. Il stoppe de temps en temps pour attendre Jean Marie.

A sa halte à Chaux-Neuve, les deux énergumènes se cherchent. Jean Marie, la tête dans le guidon, tout à sa concentration avant d’attaquer la côte qui monte à la Chapelle-des-Bois n’a pas vu Daniel qui s’inquiète et doit dégainer le portable pour recaler les itinéraires.

Ce ne sera pas la dernière fois.

En haut de la côte, les retrouvailles se feront vers la halte du car scolaire en forme de guérite de WC.

Daniel ne résiste pas d’y prendre une pose exempte de toute ambiguïté.

 

Le golf rustique

A la Chapelle des bois notre attention est attirée par un mini parcours de golf rustique qui nous plaît bien. Il n’y a pas que nous qui ne nous prenons pas au sérieux.

 

Au fait, dans l’histoire, moi je suis désigné pour faire la voiture balai ou ouvreuse au gré des circonstances. Je dirige les gars sur le parcours de Michèle et Philippe. Ils ont magistralement concocté le tracé avec beaucoup de petites routes touristiques, des lacs, des forêts, des fleurs, des vaches à clarines et, en prime, des bouses qui nous collent les premiers souvenirs.

 

Il a aussi des côtes. Daniel se régale sur son vélo à assistance électrique, il file comme le vent. Jean Marie mouline, et mouline encore mais ça passe.

La brume du matin est maintenant évaporée, il fait un temps splendide. Nous enquillons la petite route du refuge « chez l’Aimé » qui doit faire office de piste de ski de fond l’hiver.

La petite route sinueuse, à peine carrossable surplombe les « Lacs des Mortes et de Bellefontaine »[3]. Cachés de la route, on ne peut les voir que de ce côté.

Je rencontre un homme passionné de botanique et de nature. Il connaît bien la région et me confie qu’il est possible de voir des oiseaux Tétras Lyres et même des lynx dans la région.

Splendide ! Les appareils photo crépitent.

Les lacs des Mortes et de Bellefontaine
Les lacs des Mortes et de Bellefontaine
Les lacs des Mortes et de Bellefontaine
Les lacs des Mortes et de Bellefontaine
Les lacs des Mortes et de Bellefontaine

Les lacs des Mortes et de Bellefontaine

Au bout de cette voie magique qui débouche sur la route conduisant vers Bellefontaine, où je les attends, mes deux lascars font une petite pause. Ils en veulent encore du vélo !

Je vais les guider pour prendre la petite route forestière qui traverse la montagne :

-« Bon d’accord, mais, à l’entrée de Bellefontaine, il faudra prendre à gauche »

 

Il faut dire que la route forestière à proximité de la Suisse est un bijou pour pédaler. Pas facile mais un bijou quand même au milieu des sapins jurassiens et des clairières moussues.

La descente annoncée sur Bois d’Amont par Philippe dans son road-book, est un peu courte au regard de la séquence « casse-pattes » annoncée au préalable, et que mes deux voltigeurs auront trouvé interminable.

En revanche, Bois d’Amont[4] nous offre un petit coin casse-croûte, fait pour nous, près des nénuphars qui bullent sur l’Orbe, la petite rivière qui traverse le village.

Les cloches de l’église nous préviennent qu’il est pile 13 heures.

Ça tombe bien, notre régime diététique est programmé en conséquence et un superbe banc nous attend à l’ombre.

Dans mon rôle de directeur sportif ce matin, à la Chapelle des Bois, je leur ai pris de la charcuterie locale, du pain frais, du fromage de la fruitière et des croissants aux amandes.

Comme je connais bien la suite du parcours où se profile un col difficile, je propose de l’attaquer moi-même demain matin. D’un commun accord nous en restons là et nous allons même en profiter pour dénicher le gîte du lendemain, où nous serons en Suisse au bord du lac Léman.

Ouille, ouille, ouille ! Chère Suisse. A ce tarif là, nous allons couler la boutique !

Notre budget se veut modeste pour durer la semaine, alors nous prenons la décision de revenir à Rochejean pour les nuits de nos deux étapes helvétiques.

Bonne décision. Ouf pour nos Euros !

Vous avez deviné que le soir je retrouve ma guitoune sur le balcon. Jean Marie se marre en pensant aux voisins qui doivent se dire :

-« mais combien ils sont là dedans ? Ça déborde jusque sur le balcon ! »

Au moins nous pouvons naviguer au milieu de notre déballage de sacs.

Après les douches, apéro, et ce soir, œufs au plat jambon fumé et Comté bien sûr. Ah j’oubliais, à nouveau l’incontournable Génoise maison (il reste du pain de mie)

Belote, quelques douceurs (le chef vous propose . . .) et tisanes.

Couchage 23 heures

Total vélo du jour : 45 km

Je dormais tellement bien dans ma guitoune au grand air, que Daniel me sort de la tente.

Mon balcon est déjà en plein soleil et les gars en pleine forme, prêts à attaquer le petit déj.

Départ Bois d'Amont

J’enclenche aussi et nous partons avec les vélos sur la voiture pour rejoindre notre ligne de départ à . . . Bois d’Amont, l’endroit où mes deux pédaleurs sont arrivés la veille. Vous suivez ? Toujours au moins un vélo sur le parcours et on repart toujours de l’endroit où l’on s’est arrêtés la veille.

Selon ma promesse d’hier, à moi de jouer pour attaquer le col. Je dois, pour cela, renter en Suisse, toujours sur le p’tit coin méconnu de Michèle et Philippe.

Il fait très beau, mais frais. Je réussis de me réchauffer au passage de la frontière.

C’est rigolo, je suis accueilli par le son des clarines qui monte des prés. L’entretien de la route est superbe. C’est tellement chouette que je me surprends sur le grand braquet !

Oh la la, du calme Denis !

 

Je vais avoir une jolie surprise, un troupeau de vaches décorées est en tête de la transhumance.

Me voilà invité à suivre le mouvement par les gardiens et les vachères en tenues folkloriques.

Floc, floc, quelques bouses pétaradent. Autant de cadeaux qui font splatch par terre et qui crépissent mon vélo d’un joli vert foncé. Je pense à « Asterix chez les Helvètes », Il faudra repasser la serpillière sur la route Helvète.

La transhumance en Suisse
La transhumance en Suisse
La transhumance en Suisse

La transhumance en Suisse

Vient le moment de laisser la route à cet aréopage bigarré. Je double le peloton. C’est la première fois de ma vie que je double un peloton ! J’étais plutôt habitué avec mon grand copain Alain à précéder les voitures balais ou à serrer de près les camionnettes de la croix rouge. Je pense à lui, le pauvre, maintenant bloqué dans le monde des non-voyants mais toujours à nos côtés par contacts téléphoniques.

Je lui raconterai ça.

 

Amburnex_murets

Au village Le Brassus, je tourne à droite et tout de suite j’ai droit à un bon 12 % de pente. On s’élève vite pour survoler la vallée et le Lac de Joux. C’est par là que le « p’tit coin méconnu » continue. Quant à nous, nous bifurquons donc en direction de la Combe des Amburnex. A bientôt, les amis du « Randonneur ».

Daniel et Jean Marie me rejoignent. Ils étaient coincés en voiture derrière le troupeau.

L’endroit leur plaît beaucoup, je suis content de leur avoir proposé ce coin là. Nous avons rendez vous à l’entrée de la Combe où nous avons prévu de faire notre relais.

Les pâturages sont bordés de murets rustiques en pierres posées superbement entretenus.

Daniel aura même sa façon particulière de décrire la blancheur des murets : « c’est pas possible, ils les passent au Karcher ! »

La montée vers la Combe des Amburnex
La montée vers la Combe des Amburnex
La montée vers la Combe des Amburnex

La montée vers la Combe des Amburnex

Panneau d'entrée des Amburnex

Un petit parking à l’entrée de la Combe nous permet de faire les échanges de montures.

Mes deux oiseaux s’envolent sur cette portion de route qu’on ne peut que recommander.

Ce plateau, haut perché, est à la portée de tous, en famille, à vélo ou à pied. A l’autre bout des quelques kilomètres, un autre espace permet à ceux qui ne souhaitent pas plonger vers Lausanne, de remballer les vélos.

Le spectacle est grandiose.

Gling, gling, gling nous sommes au milieu des vaches qui restent quelquefois à nous regarder au milieu de la route. Des murets serpentent au travers des prés comme des rubans tombés là, d’une logique qui n’appartient qu’à eux.

2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES
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A quelques hectomètres de la sortie un petit chemin pentu sur la droite invite les voyageurs assoiffés à faire une halte dans le chalet d’alpage « Le pré-aux-Veaux »[5]. Il faut bien ça dans la canton de Vaud.

On peut y admirer la collection de cloches de parade rassemblées et pendues sous la charpente.

Le chalet le Pré-aux-Veaux
Le chalet le Pré-aux-Veaux
Le chalet le Pré-aux-Veaux
Le chalet le Pré-aux-Veaux
Le chalet le Pré-aux-Veaux
Le chalet le Pré-aux-Veaux

Le chalet le Pré-aux-Veaux

J’attends Daniel et Jean Marie dans la descente de la Combe à Bassins. Vue sur le Lac Léman, la chaîne des Alpes en arrière plan. Je leur dresse la table à l’ombre (il faut soigner les invités), les sièges, le casse-croûte du midi qui sera arrosé d’un Côtes du Rhône.

Il est 13 heures quand ils arrivent enchantés.

Au loin, on peut apercevoir le jet d’eau de Genève. Pour qu’on le voit d’ici le débit doit être impressionnant[6].

Bassins

On profite de la halte pour immortaliser un petit train régional Suisse, typique, avec ses wagons rouges.

Pour contourner le Lac Léman nous avons choisi d’emprunter le tracé proposé par l’organisation du tourisme national. La brochure « La Suisse à Vélo »[7] propose des itinéraires dont ont peut suivre les pancartes qui jalonnent le parcours.

Là aussi, ils sont balèzes les Suisses. C’est super bien fait pour emprunter au maximum les petites routes et les pistes cyclables qui nous font passer dans des endroits magiques et quelquefois inaccessibles autrement. C’est vraiment à connaître et à faire sans modération.

Évidemment, il peut arriver de louper une pancarte, alors, jeu de piste comme au patronage.

Charette Suisse

Magie des rencontres.

Qui est il ? Où va-t-il ?

Un gars avec son tracteur tire sa maison ?

Au beau milieu des vergers de pommiers, là où je retrouve mes gars, nous croisons ce drôle d’équipage.

Rolle

Passé Rolle, je prends le relais auprès du petit port de Saint Prex. Superbe décor mer et montagne. Jean Marie et Daniel se mettent en mode photographes et je m’éloigne en direction de Lausanne.

 

 

Crevaison, roue arrière. J’inspecte l’intérieur du pneu avant de monter une chambre à air de rechange et c’est reparti. Damned ! Quelques kilomètres plus loin rebelote, de nouveau à plat.

Un traître minuscule silex était resté planté à l’intérieur de la gomme et avait échappé à la première visite des entrailles caoutchoutées. Deuxième chambre à air de rechange. Impeccable.

 

Je traverse Lausanne par les couloirs cyclables côtoyant les voitures de luxe sur mon biclou de 15 kilos et nouvellement repeint de ce matin couleur bouse de vache. Les bâtiments du CIO (Comité Olympique) me voient passer tranquille, d’un style « l’important c’est de participer[8] », et c’est bien ce que je fais avec mes potes. Je laisse le « plus vite, plus haut, plus fort » aux chasseurs de chronos.

Lutry

Nous nous retrouvons à Lutry. Là aussi un petit port et décor de rêve.

C’est d’ici que nous reprendrons la route demain.

Pour le moment, retour sur Rochejean.

En chemin, la nuit tombe et une déviation pour travaux nous fait découvrir la campagne Suisse By-Night. Les routes, même les plus petites, bordées de poteaux réfléchissants ont des allures de chemin des étoiles façon Star Trek.

Nous arrivons vers 9 heures du soir. . . et je retrouve mon petit nid sur le balcon perché.

Nous avons le moral au beau fixe, comme la météo du jour.

Je m’installe aux manettes de la cuisine pendant l’apéro. Ce soir pâtes à la bolognaise (qui n’auront de Bolognaise que le nom), restant de fromages, crèmes caramel et. . . enfin le 4 quarts réclamé par les concurrents depuis 2 jours.

Pendant que mes coéquipiers sont à la vaisselle, moi je répare mes chambres à air.

Quand on vous dit qu’on est débordés !

 

Belote, tisanes et le chef vous propose. . .

Et rangement des paquetages car demain on aura un autre gîte.

 

Total vélo du jour 102 km.

La Suisse

 

Réveil 6 heures 45 nous avons l’appart à ranger et notre port de Lutry à retrouver.

Ce sera notre dernière journée suisse, et nous visons le retour en France.

Temps super annoncé.

Petit déjeuner et chargement méticuleux de la voiture, là on devient bons ! J’ai de plus en plus de place à l’arrière avec ma sacoche de cartes et ma tablette de bureau pour prendre des notes.

Avant de rejoindre la Suisse, nous prenons notre pain bien français près du vieux lavoir de Rochejean et direction de notre point d’arrêt d’hier.

Cette fois, de jour, on voit mieux la déviation des travaux d’hier et on ne loupe pas la flèche qui nous ramène sur la route vers Lausanne. La dérivation nous fait passer par Romainmôtier, un beau petit village suisse aux toits moyenâgeux au bord du Nozon.

Lutry Port

A l’approche du lac Léman nous sommes étonnés, on voit très peu de circulation, tout le monde est il déjà au travail en Suisse ?

A Lutry, départ de la journée, je briefe Daniel et Jean Marie pour se retrouver vers 13 heures près du Château de Chillon, une image emblématique de la rive suisse du lac.

Haut de Lutry

Pour ma part, je pédalerai cet après midi sur la route du retour en France. Nous serons sûrement ce soir du côté de Châtel ou d’Abondance (encore un fromage).

Les voilà partis sur l’itinéraire N°1 de « la Suisse à vélo » par les vignes en terrasses au dessus du lac.

Le soir, quand on retrouvera ils me feront un petit compte rendu de leur passage dans les vignes qui surplombent le lac.

Plus loin, une voie piétonne façon viaduc est accrochée à la pente. Un décor magnifique.

 

Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry
Les vignes des hauteurs de Lutry

Les vignes des hauteurs de Lutry

ça monte
ça monte !

C’est la période des vendanges dans les vignes très pentues, ils ont remarqué le dispositif astucieux des rails permettant de convoyer les raisins jusqu’à la route. 

Les astuces du transport du raisin
Les astuces du transport du raisin

Les astuces du transport du raisin

ça descend
ça descend !

Le fléchage les a conduit dans une descente vertigineuse, freins serrées à bloc, ils ont perdu les flèches et se sont retrouvés au bord du lac au milieu des voitures.

Dans la traversée de Montreux, ils ont frimé au milieu des Porsche et des Ferrari.

Comme je prévois une journée pas facile, pour retrouver la France par le col du Pas-de-Morgins, j’anticipe tranquillement mon casse croûte de midi pour me mettre en route dès qu’ils seront arrivés à Chillon, notre point de rendez-vous du midi.

Les voilà, 13 heures piles, impeccable, ils vont pouvoir faire du tourisme cet après midi, mais ils ont la mission de chercher notre hébergement du soir à la frontière Française.

Le chateau de Chillon
Le chateau de Chillon
Le chateau de Chillon
Le chateau de Chillon

Le chateau de Chillon

C’est à moi maintenant de suivre les pancartes. Je rejoins le pied du col par la piste cyclable parallèle au Rhône. Lui, il descend des montagnes ce qui lui donne une couleur bleu clair comme oxygénée par ses tourbillons.

Dans la sortie de la ville de Montey je tape en permanence dans du 10 %. Heureusement un espace cycliste est réservé à droite de la route. Il y a un peu de circulation mais bientôt je retrouve la verdure et les alpages.

la montée du col

Jean Marie et Daniel me rejoignent alors que je fais une pause vers une scierie. J’aime bien m’arrêter dans ces endroits où je me régale des odeurs de bois coupé. Je suis à peu près à mi-col, une banane et un petit gâteau sec et c’est reparti.

Pour eux, ce sera mission étape du soir. Ils me tiendront au courant.

-« pendant ce temps là grimpe ! » me disent ils.

L’air se rafraîchit lorsque j’arrive à la frontière Franco-Suisse qui est aussi le passage du col. Nouvelle pause et photos.

- « Allo, c’est nous.

- « On a trouvé. Une chambre d’hôte dans nos prix, on t’attend devant l’église de Châtel »

Bon d’accord. L’après midi est bien avancée, je passe un petit coup de fil à la famille pour rassurer tout le monde et direction Châtel.

Maintenant, ça descend, pas un coup de pédale. Au moment où je rentre dans le village, la France m’accueille avec une grosse averse, courte mais dense. Je retrouve les gars qui m’attendent au pied de l’église de Châtel car le gîte se trouve plus loin à Abondance. Demain, nous reviendrons là pour reprendre le parcours.

Vite fait, sous les dernières gouttes de l’averse, le vélo est chargé et direction notre trouvaille du soir.

Le vieux chalet

En arrivant à Abondance, au « vieux chalet », c’est son nom, on ressent immédiatement une chaleureuse ambiance montagnarde.

Chouette, typique de chez typique, nous disposons de 2 chambres (ronfleurs et non) avec repas du soir compris, alors quartier libre jusqu’au dîner. Le chalet est vraiment éloigné du bourg, avec une vue superbe sur les montagnes. Il est accompagné d’une petite chapelle multi séculaire.

Le chalet tout en bois nous prodigue, dans chaque chambre, quelques conseils de sécurité.

Il tient bon depuis Louis XV !

Le vieux chalet et sa chapelle
Le vieux chalet et sa chapelle
Le vieux chalet et sa chapelle
Le vieux chalet et sa chapelle
Le vieux chalet et sa chapelle

Le vieux chalet et sa chapelle

Nous sommes hébergés avec deux autres clients, un couple en vacances dans la région. Lui est cycliste aussi, elle, plutôt flâneuse nature.

En discutant nous comprenons tout de suite que nous ne jouons pas dans la même catégorie de vélo. Son critère c’est le chrono, pour nous, l’objectif d’une sortie c’est plutôt le nombre de photos.

Tous les deux s’intéressent à notre expédition avec un brin de curiosité. Nous les invitons à consulter notre site en leur donnant une carte de visite, pour tout savoir sur nous.

Grosse rigolade.

La patronne, Lili, nous prend en main à l’heure du dîner. Apéritif maison, Kir Framboise, assiettes de crudités maison, tartiflette copieuse du chalet. Le couple qui est là depuis plusieurs jours, partage notre dîner. Profitant de l’absence de Liliane, ils nous confient un petit tuyau.

- « On vous prévient, il faut tout finir, car sinon ça va gueuler. »

Mission accomplie !

Enfin, tarte aux prunes du jardin cueillies le jour même et cafés ou tisanes.

Nous embauchons notre collègue cycliste pour faire une belote avec nous. La dame marcheuse monte dans sa chambre. Elle nous confiera demain qu’elle a consulté notre site sur sa tablette.

Le fan-club s’étoffe !

Total vélo du jour : 86 kms

Abondance

 

Chatel

Nuit douce dans la chambre ronfleurs du vieux chalet. Contrairement à hier, je n’ai pas eu de sérénade ronchopathique en provenance de mon petit frère.

Toujours le beau temps annoncé. Petit dèj très copieux avec les confitures de Lili.

Nous préparons notre chargement sous le regard intéressé de notre collègue cycliste.

Salutations, et nous sommes à 9h30 sur la place de l’église de Châtel, point d’arrêt de la veille et du départ d’aujourd’hui.

 

Je me fends d’un petit briefing sur le programme du jour.

Jean Marie et Daniel vont descendre toute la vallée par la piste cyclable qui longe le cours d’eau descendant à Abondance, la Dranse D’Abondance.

Ils prendront ensuite la route du col du Corbier, pas facile du tout mais très beau.

 

La descente de Châtel à AbondanceLa descente de Châtel à Abondance
La descente de Châtel à AbondanceLa descente de Châtel à Abondance

La descente de Châtel à Abondance

Col du Corbier
Col du Corbier

Je m’occupe de l’intendance, des fruits, du pain, du fromage et j’enquête pour le gîte du soir. Je retrouve les gars en pleine séance photos à mi-pente du col du Corbier.

Daniel et sa batterie qui le pousse est irrésistible. Jean Marie mouline patiemment. Je reste auprès d’eux jusqu’au dernier kilomètre du col et je leur promets d’installer notre coin casse croûte sur un emplacement sympa en haut du col.

2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES

Je prends les devants, une belle table en bois nous tend les bras à l’espace loisir. Je suis tout fier d’avoir trouvé ça et je les imagine déjà radieux. . .

. . . seulement c’est Jean Marie qui arrive, tout seul ! !

- Où est passé Daniel ?

Nous menons notre enquête, pas de Daniel. Je tente de le joindre au téléphone mais je tombe sur le répondeur, il n’a peut être pas de réseau. Je fais une tentative par texto.

Ah, ça sonne. . . C’est Daniel.

Dans l’euphorie de son envolée, il avait plongé dans la descente du col et nous appelle bien loin dans la vallée.

- Bon alors, bouge pas, on remballe, on casse la croûte en bas.

En quelques secondes les victuailles disparaissent dans les sacs. Nous ne perdrons pas la face. Organisation maison !

Étaler le pain et le jambon sur quelques troncs d’arbres bienvenus c’est pas mal non plus.

Je reprends la route l’après midi par trois cols bien mignons.

 

Les éleveurs coupent leur fourrage. C’est bon signe. Je me dis qu’en principe le foin va sécher les jours suivants, donc il ne pleuvra pas. Tant mieux pour nous.

 

 

Ça me fait penser à l’histoire du cow-boy qui coupe son bois et qui voit passer un vieil indien et à qui il demande :

- Vieux sage, peux-tu me dire si l’hiver sera dur ?

Et l’indien répond : - Oui Hiver très rigoureux !

Alors le cow-boy se met à couper encore plus de bois.

L’indien repasse et dit : - Hiver très très rigoureux !

Et le mec coupe encore plus de bois. Le voisin du cow-boy voyant le manège demande à l’indien :

- Vieux sage, comment sais-tu que l’hiver sera rigoureux, quel est ton secret ?

L’indien répond : - Quand homme blanc coupe bois, Hiver rigoureux !

 

Mes démarches pour trouver l’étape du soir auprès de l’office de tourisme de la région étaient bonnes. Heureusement que j’avais noté les numéros de téléphones.

En effet, mes deux compères qui ont repris le flambeau des recherches, filent à l’office de tourisme et le trouve fermé l’après midi ! (normal ! Après 14h, en France, les touristes n’ont pas besoin de renseignement ! Faut pas pousser quand même !).

Ils contactent l’un des bons plans à Habère-Poche[9].

C’est un gîte situé dans la descente du col des Arces, à l’entrée du village, sur ma route. Super, nous pourrons faire notre popote dans des locaux partagés avec d’autres hôtes.

-« A l’entrée du village tu vas passer devant un porche, c’est là ! »

Bon, là, je n’aurai pas à chercher. Bingo ! Je vois la voiture, c’est bien là.

Les gars ont installé les bagages et les opérations douches sont en cours.

Nous sommes presque en avance sur nos habitudes, alors belote apéritive au saumon pain beurre avant que je joue de la batterie de cuisine.

Ce soir ce sera, rondelles de saucisson fumé poêlées avec lentilles auvergnates (coucou les amis d’Auvergne Yannick et Régine, préparez vous, vous êtes sur l’un de nos futurs parcours), fromages, fruits et flans. Vin, château du Médoc.

Aujourd’hui, il n’y aura pas d’atelier éponge humide, le lave vaisselle nous tend les bras.

Donc re-belote plus tôt, tisanes, le chef vous propose. . .

 

Ce soir je dors au second étage d’un lit superposé et jean Marie est encore plus haut dans une mezzanine.

Il me fait marrer car la lampe située au fond de la mezzanine projette sa silhouette agrandie sur le mur qui me fait face, lui donnant un air de fantôme géant.

 

Comme on dit en compète, c’était une étape de transition.

Total vélo du jour : 51 km

Réveil 7h30.

Dans notre chambre, le réseau des interrupteurs électriques est déroutant. Il faut faire une petite enquête pour repérer quels interrupteurs commandent quelles lumières. Les deux frangins, doivent faire état de toute leur technicité. Séquence rigolade.

 

Comme hier soir, je suis plié de rire par l’ombre chinoise de Jean Marie qui range ses draps. Sa silhouette surdimensionnée lui donne un air d’homme préhistorique qui grogne dans sa caverne.

Nous prenons des forces au petit dèj car le parcours du jour va nous prendre du temps, malgré le modeste kilométrage.

Quelques explications de notre vadrouille aux pensionnaires du gîte et mes deux acolytes du matin se lancent dans la vallée verte. Je reprends mon rôle habituel de voiture balai, boulangerie, pains aux raisins, taboulé pour midi, boudin noir pour ce soir.

Je mène l’enquête pour un gîte espéré sur le plateau des Glières, le terme de l’étape que nous avons visé. Des coups de téléphone, tous plus chanceux les uns que les autres m’amènent au contact du propriétaire d’un chalet « Chez Merlin »

-« Pas de problèmes » me dit il,

-« je ne suis pas ouvert mais je peux vous dépanner si vous faites votre popote ! Je vous laisserai les clés. On se retrouve à 19 heures pour mettre en service le chauffe eau. »

Ça c’est un coup de chance, Daniel et Jean Marie vont être contents de notre bonne étoile.

Je retrouve mes gars à un carrefour de village, penchés sur une carte routière. Il est presque midi, une maman passe avec une poussette.

- Vous avez l’air perdus ?

- Oui on veut aller à bla bla bla bla. . . .

Elle se marre et nous remet sur le bon chemin avec en fond sonore le gazouillis du bambin. Merci Nancy et le petit Firmin !

 

Notre guide nous avait prévenu, ça va remonter ! Alors ça mouline, ça mouline. Un peu de photos, et à mi col vers 13 heures, pause casse croûte, table, tabourets à l’ombre d’un poirier.

Je repars avec Daniel. Nous avons prévu de passer le col du Réray pour rejoindre Bonneville. Nous cafouillons encore avec des pancartes imprécises. La route du col se rétrécit étrangement et l’asphalte disparaît , d’autant que la batterie de Daniel donne des signes de faiblesse. . . alors je continue seul.

Daniel quant à lui raccroche les gants ou plutôt le vélo. Ça donnera l’occasion d’un petit gag maison quand Daniel appellera Jean Marie en vadrouille touristique avec la voiture suiveuse.

- Allo ? Je t’attends à côté des poubelles.

- Ah Oui ? Quelles poubelles ?

. . .

Ma montée du col s’arrête au bord de la falaise qui surplombe Bonneville. Le col n’a pas de continuité et je dois redescendre au village de Saint-Jean-de-Tholome où je me renseigne sur le problème. Là on me dit que le col est en impasse contrairement à ce qui est indiqué sur la carte.

Bon, demi tour. . .

Le col du Réray (voie sans issue)Le col du Réray (voie sans issue)Le col du Réray (voie sans issue)

Le col du Réray (voie sans issue)

J’arrive enfin à Faucigny, puis Bonneville pour traverser la vallée de l’Arve qui part vers Chamonix Mont-blanc. Je trouve un peu trop de circulation à mon goût, heureusement, il y a des couloirs pour les cyclistes.

La remontée des gorges des Evaux m’amène au Petit-Bornand , le torrent est presque à sec, c’est dramatique. A droite sur le pont, c’est indiqué : « plateau des Glières[10] ».

Je m’étais régalé devant la télé en regardant l’étape du Tour de France qui passait là. L’originalité du Tour consistait, ce jour là, à emprunter les derniers kilomètres des Glières sur la route empierrée et non goudronnée.

Alors m’y voilà !

C’est un grand moment pour moi de pédaler dans un endroit mythique. Je suis même très ému de découvrir des lieux où les résistants du maquis des Glières ont combattu.

Moi, ici, libre. !

L’histoire me submerge, les embuscades, les parachutages, la résistance, le maquis.

De temps en temps, je reviens au Tour de France en chevauchant des inscriptions peintes sur la route.

Tenez vous bien les amis, j’arrive à 18 heures devant Daniel et Jean Marie qui m’attendent en haut. J’ai fait les 7 derniers kilomètres en 2 heures. . . et encore j’ai la route empierrée à faire pour aller « chez Merlin »

Magnifique. . . Temps superbe, coucher de soleil enflammé.

Je rejoins à vélo le chalet. Il faut respecter le contrat, toujours un vélo sur la piste.

Demain les gars partiront d’ici.

Pour l’instant, je suis enthousiasmé par tout ça. Le lieu, le temps, le coucher de soleil, le vélo, le décor, le chalet.

Vite une photo souvenir.

Gilles, le patron, arrive comme prévu à 19 heures.

Contact super sympa, nous l’invitons à prendre un verre avec nous. Il nous explique qu’il n’y a plus que deux habitants permanents sur le plateau. La seconde habitante n’étant pas là aujourd’hui et que lui doit redescendre dans la vallée dans un autre chalet, ce soir nous serons seuls sur le plateau au milieu du silence.

Pour le coup, nous sommes impressionnés. En prime le patron nous laisse sa bouteille de Chartreuse maison avant de prendre congé.

Après le rituel de la distribution des chambres, comme d’hab, ronfleurs et non, je me colle aux fourneaux.

Le chef propose, boudin purée, Reblochon(le thème de l’année).

En dessert, pommes et 4 quarts.

 

Tisanes, belote, Chartreuse du patron.

Tout à coup, le patron passe la tête par la porte.

-« Venez voir. . .,

il y a un troupeau de biches dans le champ d’à côté »

Nous éteignons les lumières et tous les trois sur le balcon nous essayons, sans grand succès, de prendre en photo le troupeau qui se tient à quelques dizaines de mètres dans la lumière des phares de la voiture du patron qu’il a postée en face sans les effaroucher.

Le cerf brame un peu plus loin, comme s’il nous faisait savoir que nous avons de la concurrence.

Avec une journée et une soirée comme ça, c’est très difficile de s’endormir. . . sauf pour Jean Marie qui me joue de la ronflette !

Lui d’un côté, le brame du cerf de l’autre, je déménage dans une chambre libre avec ma couette.

 

Les volets ne sont pas fermés. Le ciel limpide m’envoie ses milliers d’étoiles.

La vie nocturne continue, un oiseau doit être sur le toit du chalet on dirait un cri de mouette.

Là, j’hallucine, qu’est ce qu’elle fait là ?

Plein d’images de bousculent encore. L’histoire des Glières me poursuit.

 

J’ai dû finir par m’endormir. . .

 

Total étape du jour : 69 km

Le plateau des glières
Le plateau des glières
Le plateau des glières
Le plateau des glières
Le plateau des glières
Le plateau des glières

Le plateau des glières

2018-ALLONS Z'ENFANTS DE LA FRATRIE, épisode 4, Le JURA, La SUISSE, Les GLIERES

Vite debout ! Le soleil va apparaître, il faut absolument prendre en photo le plateau des Glières dans les premières lueurs de l’aube. Daniel, Jean Marie, tout le monde est sur le pont.

Après nos expériences es flamboiement, nous attaquons le petit dèj. Ensuite remballage et nettoyage nickel avant de fermer le chalet.

« Vous laisserez la clé sur la porte » a dit Gilles.

Elle était extraordinaire cette étape.

Je prends une photo du départ de Jean Marie et Daniel. Il leur reste 500 m de chemin pour retrouver l’asphalte. Le temps est magnifique.

Un signe de respect au monument de la résistance, et au grand drapeau bleu blanc rouge tout proche. Hommage à tous, vous resterez dans nos mémoires.

Notre aventure continue. . .

Nous avons l’intention de redescendre du plateau vers Thorens. . . enfin pas bien longtemps. Daniel m’appelle :

-« Y a un problème, viens voir, la route est fermée »

J’étais prêt à partir avec la voiture, donc quelques minutes plus tard, je retrouve mes deux lascars au bord de la route fermée pour cause d’abattage des arbres. Nous essayons d’obtenir l’autorisation de passage pour les deux vélos. Certains bûcherons sont d’accord, mais pas d’autres, alors, n’insistons pas. Sécurité d’abord, pas de souci !

Une voiture arrive. Nos casques sur la tête, nous expliquons au conducteur que la route est fermée et les bûcherons intraitables. Lui, nous écoute avec un petit sourire. Quand nous avons fini notre histoire, il nous dit :

-«  Je sais, je viens voir le chantier, demain je ferai l’enlèvement des grumes.»

-« ça aurait été moi, je vous aurais laissé passé, mais là je ne peux rien faire » dit-il prudemment.

Évidemment, pour nous, il faut contourner l’obstacle, alors, vélos sur la voiture et nous faisons un grand détour de 50 bornes au moins pour retrouver notre parcours.

Nous sommes maintenant à Thorens-Glières quand je lâche mes deux pédaleurs sur les petites routes qui vont les emmener au bord du lac d’Annecy.

Je fais quelques emplettes pour la journée et ce soir pour un menu dont j’ai une petite idée.

Je téléphone pour un gîte, c’est OK. Magnifique ! On peut être tranquilles, ce sera à Saint-Jorioz à deux kilomètres des bords du lac.

Quand je les retrouve, à moitié sur les pistes cyclables, à moitié sur la route au milieu des voitures, il y a pas mal de monde. L’été continue, baignades, bateaux, vélos, voitures.

Trouver un endroit tranquille pour le casse-croûte n’est pas évident du tout. Nous dégotons quand même un petit coin vers la mairie de Veyrier-du-lac surplombant les eaux bleues du lac qui lui donnent des airs de Mer Méditerranée.

Les publicités qui vantent le tour du lac d’Annecy tout en pistes cyclables sont un tantinet trompeuses. En réalité c’est surtout la rive gauche qui est bien équipée car la piste emprunte l’ancien tracé de la voie ferrée qui allait vers le sud. Quant à la rive droite, certains tronçons sont très éloignés du lac en longeant la route dont une bonne partie doit être partagée avec les voitures en slalomant parmi les travaux. Les gars ne seront pas les seuls à être un peu furax de la situation. Ils rencontreront un couple de cyclistes qui ont pris une semaine de vacance tourisme-et-vélo convaincus par la promesse du circuit vélo. A la mesure des décibels de leurs commentaires, Daniel et Jean Marie en déduiront que les deux touristes sont un peu plus que déçus !

Je propose aux gars de me rendre jusqu’à notre gîte avec la voiture, et de revenir à leur rencontre à vélo. OK

Au gîte nous serons au calme, près d’un champ fraîchement coupé. Pour trouver la maison je suis obligé de me renseigner. Encore une fois j’ai la chance de rencontrer une jeune maman très sympa qui prend même le temps de chercher la direction à prendre sur la carte de son smartphone. Bravo ! Merci Laura et Aurore, de prendre soin de notre génération de papys roulants.

J’arrive au gîte. J’aperçois la propriétaire, Mme Anderson. Je lui explique notre organisation. Pas de problème, allez rejoindre vos amis, je vous attends.

 

Et je retrouve mes acolytes comme prévu sur la piste cyclable, non loin d’une veille locomotive en exposition, souvenir de l’ancienne voie de chemin de fer.

Daniel d’abord car largement devant avec sa batterie qui pousse, qui pousse. . .,

. . . et Jean Marie qui suit, qui suit. . .

 

Nous sommes au complet. Je conduis l’équipage jusqu’à notre destination. Après les présentations notre hôtesse fait visiter les lieux à notre trio. Distribution des deux chambres, la routine quoi. Nous avons droit à un pot d’accueil et concernant le dîner de ce soir (phase importante du programme), nous pourrons utiliser le salon de jardin pour notre dernière soirée 2018.

 

La batterie vélo de Daniel est vide, ses jambes aussi. En revanche Jean Marie est tenté d’aller avec moi jusqu’à Annecy faire un peu de tourisme. Nous en profiterons pour faire quelques photos et Je ne résisterai pas à la vitrine de l’artisan chocolatier pour faire une petite emplette.

J’estimais la distance à 6 kilomètres. . . mais il y en avait bien une bonne dizaine pour rejoindre le centre ville. On se marre de mon optimisme. D’ailleurs mes petits enfants ont trouvé une parade au (dé)réglage de mon pifomètre lors de nos sorties de cyclo-camping. Ils posent toujours la question :

-« Tu parles en kilomètres Papy ou en kilomètres Michelin ? »

Annecy baigné de soleil
Annecy baigné de soleil
Annecy baigné de soleil

Annecy baigné de soleil

Ce soir, la température est encore de 25°. La famille Anderson, d’origine américaine, nous adapte son salon de jardin pour profiter de l’été indien de la Haute-Savoie.

Jean Marie ne résiste pas à la blague à deux balles :

-« Votre mari n’est pas cousin avec Paméla ? »

-« Non on ne lui a jamais demandé ça, mais moi j’ai eu droit à tout ! » Répond-elle en rigolant.

Nous aurons ce soir, à la lueur des spots, des pâtes à la crème fraîche et lamelles de saumon au poivre du Sichuan. Un délice, il n’en restera rien !

Évidemment le dessert suit. . . le chocolat d’Annecy n’a pas le temps de vieillir !

Le chef vous propose. . .

Belote et tisane aux lanternes dans la nuit douce dans la chaleureuse douceur du gîte Anderson.

Total étape vélo du jour : 72 km

 

C’est notre dernier petit dèj’ dans l’ambiance cycliste.

Pourtant ce matin nous ne sommes pas en tenue vélocipédique. C’est la journée du retour sur terre.

 

Daniel ne sais pas où donner de l’appareil photo pour mémoriser les multiples petites attentions du gîte Anderson, ça et là parsemées de gadgets quelquefois inattendus.

 

Il était convenu avec notre hôtesse de se retrouver à 8 h 30 devant le thé ou le café et une table copieusement garnie.

Nous apprenons que madame Anderson se fait tous les matins une bonne heure de natation dans le lac d’Annecy !

C’est rigolo les passions. De son côté, elle s’étonne de nous savoir, zigzagant sur nos vélos ne dépassant pas les 6 km à l’heure dans les côtes.

Chacun son truc.

 

Notre histoire les amuse beaucoup et nous les motivons pour faire quelques kilomètres ensemble lorsque nous reviendrons et repartirons de chez eux. . . Puisque bien sûr vous connaissez le principe, on reprend de l’endroit de notre précédent arrêt.

C’est à 9h45 que nous quittons Saint Jorioz. Un dernier regard au lac d’Annecy encore sous le soleil et direction l’autoroute puis Bourg-en-Bresse.

 

Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy
Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy
Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy
Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy
Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy
Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy

Un dernier coup d’oeil au lac d’Annecy

La matinée avance et le thermomètre baisse à vue d’oeil. Devant nous de gros nuages noirs n’augurent rien de bon. A l’unanimité, nous décidons d’avancer la pause casse-croûte.

Quand nous reprenons la route, l’averse orageuse qui nous tendait les bras, nous tombe dessus d’un coup.

Quel bol nous avons !

 

Nous revenons, bien sûr, très heureux de nouveaux souvenirs engrangés et de retrouver nos proches, la vie tout simplement.

Nous arrivons à Pont-sur-Yonne, puis Sens vers 16 heures 30. Demain nous rangerons notre matériel d’expédition.

Il hibernera comme les marmottes. Il ressortira de son trou l’an prochain.

Les matelas, les gamelles, les guitounes(au cas où), les sacs à tout faire, les vélos, les sacoches et les petits braquets.

Denis, Jean Marie, Daniel

septembre 2018.

Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester

proverbe indien

Annexes

[1] Profite du jour présent

[2] Mouthe : Le Doubs, un des plus longs cours d'eau français (453,1 km), y prend sa source au pied de la forêt du Noirmont à 944 mètres d'altitude. A sa source, la température de l'eau est voisine de 7° C.

Les records de température maximale et minimale sur Mouthe sont respectivement de 35,7 °C le 31 juillet 1983 et −36,7 °C le 13 janvier 1968 ce qui en fait un des villages les plus froids de France. À noter que l'après-midi de ce 13 janvier, on enregistrait 1,1 °C soit 38 °C d'amplitude thermique sur la journée.

La localité connaît en moyenne 176 jours de gel par an, 80 jours avec gelées inférieures à −5 °C et 24 jours sans dégel par hiver. Les minimales en-dessous de −20 °C concernent en moyenne 6 années sur 7. La température moyenne annuelle est de 6,3 °C

[3] Les lacs de Bellefontaine et des Mortes sont deux lacs communicants partagés entre les départements du Doubs et du Jura. Celui des Mortes est majoritairement sur la commune de Chapelle-des-Bois (Doubs) et communique avec celui de Bellefontaine situé sur la commune du même nom (Jura).

À la fonte des neiges, Bellefontaine se déverse dans les Mortes ; c'est l'inverse par temps sec, car l'eau du premier lac est pompée et sa consommation s'accroît avec la fréquentation touristique.

Les lacs ainsi que la tourbière au sud de Chapelle-des-Bois constituent un ensemble de grand intérêt écologique.

La flore y est exceptionnelle, notamment grâce à certaines plantes rarissimes comme le nénuphar nain, et le potamot allongé. En bordure de lac, la partie tourbeuse et la ceinture de radeaux flottants hébergent la laîche des bourbiers, le droséra à feuilles rondes, et la grassette commune. Les sphaignes prolifèrent dans ce milieu marécageux. On rencontre également la renoncule à feuilles d'aconit, espèce typiquement jurassienne, très protégée.

Côté faune, la chenille du solitaire, papillon très rare car menacé par la destruction de ses biotopes peut encore être observé ainsi que la camarine noire. Un autre papillon le cuivré de la bistorte fréquente les lieux humides. La présence de grenouilles rousses ajoute à l'intérêt biologique du site.

[4] Bois d'Amont dans la vallée de l'Orbe est célèbre pour ses fabrications. La dureté du climat local fait que les arbres y poussent très lentement (forêt du Risoux) et sont d’une grande solidité. Ils étaient très appréciés pour des charpentes ou des mâts de bateaux.

Les habitants de la vallée de l’Orbe se sont spécialisés dans la fabrication des boîtes rondes en bois d’épicéas coupé en fines planches puis fendu en morceaux fins. Le bois était trempé pour pouvoir être tranché et modelé. Ces boîtes de différentes tailles étaient par exemple utilisées par les pharmaciens et servir de pilulier.

La rencontre avec des fromagers normands permit d’utiliser ces petites boites rondes en épicéa pour ranger un célèbre fromage à pâte molle de Normandie ! Comme c’est également le cas pour le Mont d’Or.

Vous saurez tout sur le pourquoi et le comment des boisseaux, carrelets, planes, sangliers, seilles, targes, tavaillons et autres varlopes au musée de la boissellerie situé au centre du village.

L’association des gardiens de la boissellerie d’Amont, créée en 1978, rachète en 1987 l’ancienne scierie Arbez-Gindre incendiée en 1957. Suite à une première tranche de travaux financés par des fonds publics et privés, la scierie est ouverte au public en 1992. Parallèlement à une collaboration accrue avec les Musées des techniques et cultures comtoises ainsi que des recettes touristiques, le musée se développe et complète sans cesse ses outils pédagogiques. Il reçoit chaque année en moyenne 30000 visiteurs. Les collections ont été données par les boisseliers, artisans et habitants du village. Le musée présente en outre l’ensemble des activités économiques liées au travail du bois. Le développement de Bois d’Amont, son histoire, son économie, sa démographie est intimement liés à la proximité de frontière Suisse.

On ne saurait trop vous recommander de faire une petite visite (1h) au musée, vous y apprendrez pleins de trucs. Si vous le pouvez, procurez vous la brochure dont est tiré une partie de ce texte. Mais dépêchez vous il n’y en a presque plus, elles vont devenir collector !

www.museedelaboissellerie.com

Source : http://www.fans.franche-comte.org/visite-du-musee-de-la-boissellerie-a-bois-damont/

 

[5]La Combe des Amburnex.

Le pâturage des Amburnex est suffisamment vaste pour accueillir un troupeau important.

En 1307, le couvent de St-Claude donna ses alpages des Amburnex à l’abbaye de Bonmont.

En 1542, la combe des Amburnex fut partagée entre sept communes et 5 nobles. Dès lors, on l'appellera "La montagne des sept communes" (
Le Vaud, Gingins, Marchissy, Longirod, Gimel, La Cézille et Chéserex).

A l’occasion de la vente des biens nationaux en 1803, des chalets changent de mains, (dont certains deviennent la propriété de Lausanne).

Le Pré-aux-Veaux (Alt. 1'346 m)

Ce chalet, parmi d’autres, est la propriété de la Commune de Le Vaud, sis sur le territoire de la commune du Chenit, dans la Combe des Amburnex. Initialement : Praz es Ves - le nom atteste de la fonction première du pâturage, qui était réservé aux veaux. Les vaches laitières ne devaient pas être tétées, il fallait donc séparer les mères de leurs petits. D'un parc réservé aux veaux, il désigne aujourd'hui l'ensemble d'un pâturage plus grand.

En 1634,
Le Vaud et Gingins se partagèrent Le Praz es Vez (Le Pré-aux-Veaux) indivis entre les deux communes. Il arrivait que les bornes de délimitation fussent plantées en présence de tous les propriétaires ou délégation des communes. Ceci toujours en présence d'un gamin du village, à qui on tirait les oreilles en fin de cérémonie afin qu'il se souvienne de l'endroit précis.

En 1637, on planta des bornes pour séparer la communauté de
Bassins de celle des Amburnex.

La gestion de ces alpages aux mains de si nombreux propriétaires s'avéra trop difficile. En 1650, chacun repris possession de sa part, certains rachetant la part ou la fraction de part des autres.
Le chalet qui avait brûlé fut rebâti en 1741. Cependant, des réparations furent à nouveau nécessaires en 1770 en raison d'un délabrement rapide.

La location des alpages se payait en partie en fromage et en beurre, ceci à raison d'un fromage et 16 kg de beurre par habitant bourgeois du village. C'est ce qu'on appelait les "répartitions" (abolies en 1929). En 1774, le droit de bochérage (couper du bois) de la commune du
Chenit fut délimité. Cette année-là, l'amodiateur Louis Badel, demanda un rabais sur la location pour cause de sécheresse, neige, grêle, gel, pluie et sangliers, omettant cependant les ours, les loups et les taupes. Au 18ème siècle, plus de 440 loups furent tués dans le district de la Vallée.
Au
Pré-aux-Veaux et aux Trois-Chalets, la fabrication du gruyère s'est arrêtée au début des années 1970.

En 2005, le chalet d'alpage du Pré-Aux-Veaux fut transformé en buvette d'alpage. Celle-ci est tenue par la famille Duclos de
Le Vaud. www.le-pre-aux-veaux.ch.

Source : http://www.levaud.ch

[6]Jet d'eau de Genève

Depuis 2003, le jet d'eau fonctionne toute l'année. Auparavant il était arrêté chaque année pour maintenance le deuxième dimanche du mois d'octobre et est remis en marche au mois de mars suivant.

La couleur blanche de son panache est due à une buse qui remplit de bulles d'air l'eau projetée par la tuyère de 16 cm de diamètre. Néanmoins des projecteurs permettent de le colorer pour certaines occasions.

Données techniques

  • Hauteur moyenne du jet : 140 mètres

  • Vitesse de sortie de l'eau : 200 km/h

  • Débit : 500 litres par seconde

  • Deux groupes moto-pompes d'une puissance totale de 1 000 kW de 2 400 V.

  • Débit de chaque groupe : 250 litres par seconde

  • Puissance de l'éclairage : 9 000 watts

  • Nombre de projecteurs : 12 avec des lampes à iodures métalliques

  • La masse d'eau suspendue dans l'air est d'environ 7 tonnes et une goutte d'eau met 16 secondes à sa sortie de la buse pour retomber dans le lac.

L'ingénieur responsable du projet (conception et réalisation) est Oscar Herzog, le grand-père de l'alpiniste Maurice Herzog.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jet_d%27eau_de_Gen%C3%A8ve

 

[7]La Suisse à Vélo

La publication comprend 7 livrets correspondants à 7 itinéraires différents. On peut commander les livrets individuellement. Attention la publication est Suisse et on ne peut acheter qu’en Suisse ou sur internet à :

www.werdverlag.ch

Le site est en allemand (même si les livrets sont en français), ressortez vos livres d’école pour ceux qui ont fait la langue de Goethe, pour les autres (dont je suis) débrouillez vous  !

[8]L’olympisme. Coubertin n'est pas l'inventeur de la devise olympique Citius, altius, fortius, mais celle du père Didon son associé dans l’entreprise de renouveau des jeux. Et pas plus de l'adage l'important, c'est de participer. Il emprunte celui-ci à l'homélie de l'évêque de Pennsylvanie lors de la messe olympique des premiers Jeux de Londres, à Saint-Paul : « l'important dans ces olympiades, c'est moins d'y gagner que d'y prendre part ».

En revanche il y ajoutera lui-même quelques jours plus tard le 24 juillet 1908 : « l'important dans la vie ce n'est pas le triomphe mais le combat ; l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu ».

Et ça, c’est bien plus beau !

[9] Habère-Poche.

Le village se situe dans la région du Chablais. C'est la commune qui clôt au nord la vallée de la Menoge, appelée aussi vallée Verte.

Le centre du village est peu développé. Tout autour, on trouve une douzaine de hameaux dont les panneaux devaient être édités en Savoyard à compter de 2015 à la suite d'une décision du conseil municipal.

Le nom de la commune en francoprovençal est Âbêre d’Amô ou Âbèro d'Amont. Avec sa voisine Habère-Lullin, elles sont souvent regroupées sous l’appellation commune de Los Âbèros.

Lors de l'Assemblée nationale des Allobroges du 22 octobre 1792 à Chambéry, les députés de la paroisse approuvent leur rattachement à la France sous réserve du respect absolu du culte religieux. Ils seront déçus et leur curé, l’abbé Louis Gurliat, se réfugie en vallée d’Aoste alors que son frère le remplace dans la clandestinité. Ses cachettes existent encore au Vernay et aux Lavoëts. Le mécontentement provoque une réaction qui permet à l’armée sarde de tenter une reconquête. Mais elle est défaite à la bataille de Méribel le 28 septembre 1793. La région ne repasse au royaume de Piémont-Sardaigne qu'en 1814 avec l'écroulement de l'empire napoléonien.

Lors des débats sur la réunion du duché de Savoie à la France en 1859-60, un courant pro-suisse réclame dans la partie nord du duché la réunion à la Suisse voisine. Une pétition rassemble plus de 13 000 signatures dont une cinquantaine dans le village. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ».

source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hab%C3%A8re-Poche

[10]Plateau des Glières

Le plateau des Glières est situé dans le massif des Bornes. D’altitude moyenne de 1450 mètres, il est localisé sur les communes du Petit-Bornand-les-Glières et de Thorens-Glières.

Durant la Seconde Guerre mondiale

Ce plateau fut un haut lieu de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment du fait de son étendue, de ses accès resserrés et des nombreux chalets d'alpage, qui favorisèrent, du 31

janvier au 26 mars 1944, le rassemblement du maquis, organisé et commandé par le lieutenant Tom Morel, tué le 10 mars, puis par le capitaine Anjot, tué le 27 mars.

En effet, fin 1943, le plateau des Glières avait été choisi pour recevoir des parachutages britanniques d'armes en vue d'équiper la résistance locale, puis, début 1944, comme base d'opérations sur les arrières des Allemands au moment du débarquement attendu des Alliés.

C'est une zone dégagée, éloignée des hauts sommets, peu accessible (la route actuelle n'existait pas à l'époque), mais aussi bien repérable par les avions alliés par sa proximité du lac d'Annecy.

Ayant réceptionné trois parachutages (dont un grand le 10 mars 1944), les maquisards (environ 450 en mars), assiégés, furent bombardés par la Luftwaffe dès le 12 mars, puis encerclés le 23 mars par plus de 3000 chasseurs de montagne de la Wehrmacht et 700 francs-gardes de la Milice française dont les multiples assauts furent repoussés. Cependant, l'attaque générale du 27 mars ne rencontra pas de résistance, le plateau ayant été évacué la veille. Néanmoins, traqués, les maquisards subirent de lourdes pertes (120 morts au total).

À l'époque, l'épopée des Glières connut un retentissement considérable et joua un grand rôle dans la guerre psychologique (conquête de l'opinion et soutien des Alliés).

Après la guerre

En 1973, le monument national de la Résistance, œuvre du sculpteur Émile Gilioli, a été érigé à la mémoire de ces victimes, sur un terrain offert à cet effet par le comte Jean-François de Roussy de Sales. Il a été inauguré le 2 septembre 1973 par André Malraux. La sculpture représente le V de la victoire dont l'une des ailes est cassée pour rappeler que la victoire a un prix. Ce V est surmonté par un cercle représentant un soleil en déséquilibre, pour signifier que la liberté est toujours à gagner.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Plateau_des_Gli%C3%A8res

 

La Croix de bois (extrait du texte figurant sur le panneau « Les morts des Glières »)

La croix blanche au milieu de la prairie a été placée à l’initiative de la famille d’un maquisard, Edouard Credoz, blessé aux Auges et conduit à l’infirmerie.

On pense qu’il avait tenté de fuir par ses propres moyens à l’arrivée des Allemands. Il fut abattu comme le furent les blessés restés sur le plateau. La croix marque l’endroit où fut retrouvé son corps.

Cette croix rappelle les combats des Glières de février-mars 1944 et la répression qui suivit.

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P
C'est chez Lili que tu as fait ton ravitaillement à Chapelle des Bois ? Une bonne copine à Michèle (avec un seul l)<br /> Ah la route des lacs ... une merveille. Et en plus vous avez eu droit aux premières couleurs d'automne. Un régal même si la route est de plus en plus défoncée, année après année. Et vive le Randonneur ! www.le-randonneur.org
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D
Le ravito à été pris à Mouthe et ce n'est que le fromage qui a été pris à la fruitière. En revanche, bonne info, quand on retournera à La Chapelle des Bois, on fera un tour à la petite épicerie. Je suppose que la fameuse Lili c'est la petite épicerie.<br /> En tout cas, le passage de la route des lacs c'est un super bon plan.
N
Ça me donne faim vos menus. Bonne route, et j'attends la semaine prochaine.<br /> Bises
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